Mort de Mohamed à Marseille : trois policiers du Raid mis en examen et placés sous contrôle judiciaire
Les trois policiers du Raid en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur la mort de Mohamed lors des violences urbaines dans la nuit du 1er au 2 juillet à Marseille (Bouches-du-Rhône) ont été mis en examen pour "violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et placés sous contrôle judiciaire, indique jeudi 10 août le parquet de Marseille dans un communiqué. Ils ont interdiction de rentrer en contact avec les parties civiles et de participer dans le cadre de leur activité professionnelle à des interventions concernant des violences urbaines et de grands événements sur la voie publique, précise le parquet.
Ces policiers de l'antenne de Marseille du Raid avaient été placés en garde à vue mardi matin. Ils étaient présents cette nuit du 1er au 2 juillet à Marseille, lors des violences urbaines liées à la mort de Nahel. Mohamed, âgé de 27 ans, avait été retrouvé mort d'un arrêt cardiaque proche de son scooter.
Le parquet de Marseille avait indiqué le 5 juillet avoir ouvert une information judiciaire pour "coups mortels avec usage ou menace d'une arme". Le parquet avait évoqué comme "probable un décès causé par un choc violent au niveau du thorax causé par le tir d'un projectile de type flashball. Cet impact a entraîné un arrêt cardiaque et donc la mort dans un temps proche", avait précisé le parquet. La victime a été découverte cours Lieutaud, dans le centre de Marseille, puis transportée à l'hôpital où elle est décédée.
Un tir de LBD mortel
"Les investigations et les auditions réalisées tant des témoins que des gardés à vue ont permis d'établir un certain nombre d'éléments quant au déroulé des faits ayant conduit au décès de" Mohamed, indique le parquet. D'après les images de vidéosurveillance, Mohamed a tenté de prendre le sac dont était porteur un homme qui venait de piller un magasin Foot Locker. "Il existe donc des éléments démontrant que ces deux individus participaient à une action d’appropriation frauduleuse dans un contexte de pillage généralisé des magasins du centre-ville fondant une action d’intervention pour en interpeller les auteurs", poursuit le parquet. Alors que le premier individu a été interpellé, Mohamed "parvenait à s'enfuir en scooter (...). C'est dans ces circonstances qu'il était atteint dans un laps de temps très court par deux tirs de LBD, dont l'un au niveau du thorax se révèlera mortel, puis par un tir de munition type 'bean bag' qui impactait son scooter."
Des investigations complémentaires doivent encore être réalisées, indique le parquet, "notamment quant à la régularité des conditions d’emploi des armes utilisées à l’encontre" de la victime et la "proportionnalité de cet engagement".
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