Mort de Mohamed à Marseille : la famille va porter plainte contre la procureure, qui évoque une tentative de vol de la part du jeune homme
La famille de Mohamed Bendriss va porter plainte contre la procureure de la République de Marseille, a déclaré jeudi 10 août sur franceinfo Arié Alimi, avocat de la famille. Dans un communiqué de presse diffusé dans l'après-midi du jeudi 10 août, la procureure a indiqué que Mohamed Bendriss, tué par un tir de LBD, avait tenté de commettre un vol dans un contexte de "pillage généralisé des magasins du centre-ville", ce que dément la famille.
Selon Arié Alimi, la procureure de la République de Marseille a rappelé dans son communiqué de presse les circonstances de la mort de la victime "mais de manière un petit peu nauséabonde et de manière un peu éculée en matière de violences policières". Pour l'avocat, le but était de "tenter de jeter une forme de soupçons maladroits sur la personne de Mohamed Bendriss", en prétendant "qu'il aurait pu tenter de voler un voleur". Arié Alimi regrette que les conclusions de la procureure n'aient pas été différentes : "Elle aurait pu en tirer des conclusions inverses, c'est-à-dire qu'il [Mohamed Bendriss] a pu tenter un acte civique en empêchant un vol".
"L'interprétation qui est donnée par la procureure est regrettable", dénonce Arié Alimi avant d'ajouter : "Elle consiste à vouloir protéger les policiers et à salir une victime qui est morte du fait de ces policiers". C'est donc pour ces raisons que l'avocat annonce "qu'il y aura une plainte qui sera déposée contre elle [la procureure]. Elle sera poursuivie devant le tribunal".
Une requalification en homicide volontaire réclamée par la conjointe de la victime
De son côté, la conjointe de Mohamed Bendriss demande, dans un communiqué consulté par franceinfo jeudi 10 août, que les faits soient "immédiatement requalifiés en homicide volontaire". Elle "déplore la stratégie de la procureure de la République de Marseille qui consiste à criminaliser maladroitement une victime" et ajoute : "Tenter de faire passer cet acte civique pour un acte délictueux est constitutif d'une grave diffamation qui n'entre pas dans les prérogatives du ministère public".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.