Deux corps retrouvés, autopsies à venir, trois mises en examen... Ce que l'on sait de l'enquête sur la disparition de Leslie et Kevin
Deux corps ont été retrouvés vendredi 3 et samedi 4 mars en Charente-Maritime, dans la zone où les gendarmes avaient entrepris des fouilles vendredi, dans le cadre de l'enquête sur la disparition de Leslie et Kevin. "Les identités des victimes n'ont pas été formellement établies à cette heure", indique samedi soir le procureur de la République de Poitiers dans un communiqué. Samedi un troisième homme a été mis en examen pour "assassinats". Le couple âgé de 21 et 22 ans était porté disparu depuis fin novembre après avoir passé la soirée dans les Deux-Sèvres, près de Niort.
Des fouilles concentrées autour de deux villages de Charente-Maritime
Une dizaine de gendarmes fouillent depuis vendredi les alentours de Puyravault, un village de 700 habitants dans le nord de la Charente-Maritime, une zone où des affaires du couple avaient été retrouvées le 8 décembre. Le brevet de sécurité routière de Kevin et des affaires appartenant à Leslie avaient été découvertes, quelques jours après leur disparition dans un conteneur de recyclage de vêtements sur la commune. L'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), basé à Pontoise (Val-d'Oise), a été dépêché sur place pour appuyer leurs collègues locaux.
C'est d'abord le corps d'un homme qui a été "exhumé dans un champ en bordure d'un chemin" à Puyravault vendredi, a indiqué le parquet de Poitiers. Samedi, c'est le corps d'une femme qui a été "exhumé dans une zone boisée" dans la commune voisine de Virson, près du hameau des Haies.
VIDÉO - Disparition de Leslie et Kevin : les fouilles se concentrent dans un bois près du hameau Les Haies sur la commune de Virson (près de Puyravault) en Charente-Maritime #leslieetkevin #CharenteMaritime pic.twitter.com/RCvl40EQI9
— France Bleu La Rochelle (@Bleu_Rochelle) March 4, 2023
Trois suspects interpellés et mis en examen
Nathan Badji a été placé en détention provisoire et mis en examen vendredi soir pour "assassinats", "enlèvement et séquestration sans libération volontaire avant le 7e jour" et "modification de l'état des lieux d'un crime pour faire obstacle à la manifestation de la vérité". Selon les informations de France Bleu La Rochelle, cet homme fait partie du cercle d'amis du couple et est originaire de Puyravault.
Un tournant décisif dans cette enquête qui a basculé mardi avec l'interpellation d’un proche du couple, Tom Trouillet. Il devait héberger Leslie et Kevin le soir de leur disparition. Il a été mis en examen jeudi pour "enlèvement et séquestration" mais pas pour assassinat. Ce qui laisse penser qu'il n'a pas eu un rôle direct dans la mort du jeune couple.
L'une de ses connaissances, un troisième homme Enzo C. âgé de 23 ans, a également été placé en détention provisoire. Il a été mis en examen samedi pour "assassinats", "modification de l'état des lieux d'un crime pour faire obstacle à la manifestation de la vérité", "enlèvement et séquestration sans libération volontaire avant le septième jour", indique le procureur de la République de Poitiers dans un communiqué samedi.
Recherche des causes et des circonstances de la mort
Des autopsies vont être réalisées sur les deux corps "dans la journée de dimanche et de lundi", selon le parquet de Poitiers, pour déterminer les causes de la mort. "Ça va dépendre énormément de l'état des corps", explique samedi sur franceinfo Guillaume Groult, secrétaire national adjoint du syndicat Snipat (Syndicat national indépendant des personnels administratifs techniques et scientifiques de la police nationale) en charge des personnels scientifique, qui salue d'ailleurs le travail des médecins légistes, "des collègues qui nous sont chers".
À partir de là les enquêteurs vont tenter de reconstituer exactement le déroulé des faits. Cette soirée fin novembre où Leslie et Kevin ont passé la soirée chez un ami à Prahecq dans les Deux-Sèvres. Le couple devait ensuite rejoindre la maison d'un autre ami, Tom Trouillet, pour y passer la nuit mais ils n'ont jamais plus donné signe de vie.
Il faudra aussi déterminer le mobile de ces crimes, des meurtres prémédités selon les enquêteurs. Le travail de la police scientifique, "c'est souvent de mettre en relation des objets, des personnes et des lieux", précise Guillaume Groult, "que ce soit par le biais des empreintes génétiques ou des analyses de matière". "En milieu champêtre par exemple, les compositions des terres peuvent être utiles pour déterminer si quelqu'un s'est rendu sur un lieu", détaille-t-il. "Tout ça - avec les tracés numériques des téléphones par exemple - est remis aux enquêteurs qui essaient de former des pistes et des hypothèses qui peuvent permettre de pousser dans ses retranchements un individu qui est suspecté."
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