Cet article date de plus d'un an.

Estelle Mouzin, Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish... Quel a été le rôle de Monique Olivier auprès de Michel Fourniret dans ces trois meurtres ?

Le procès de la compagne de "l'Ogre des Ardennes" s'ouvre ce mardi 28 novembre devant la cour d'assises de Nanterre pour complicité de trois enlèvements suivis de meurtres.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Salle d'audience du tribunal de Nanterre proces de Monique Olivier , 27/11/2023 (QUENTIN REIX / MAXPPP)

Elle est la dernière voix du couple le plus meurtrier de l’histoire criminelle française. Le procès de Monique Olivier s’ouvre ce mardi 28 novembre devant la cour d’assises de Nanterre. L'ex-compagne de Michel Fourniret comparaîtra seule, lui est mort en 2021. Elle sera jugée pour complicité de trois enlèvements suivis de meurtres. Ceux de Marie-Angèle Domece en 1988, de Joanna Parrish en 1990 et d'Estelle Mouzin en janvier 2003. 

Un procès des décennies après les faits

L'affaire la plus récente date d'il y a plus de 20 ans : la disparition de la petite Estelle Mouzin, le 9 janvier 2003 à Guermantes. On se souvient tous de ce visage fin entouré de cheveux châtains et de son pull rouge. Sa photo sera placardée pendant des mois sur les murs du pays pour tenter de la retrouver.

Très vite, dès le mois de juin, la piste de Michel Fourniret est envisagée : il vient alors d'être interpellé en Belgique mais pendant 16 ans l'enquête va piétiner, jusqu'aux aveux en novembre 2019 de Monique Olivier. Le couple reconnaît alors avoir enlevé la fillette à la sortie de l'école, puis l'avoir séquestrée pendant trois jours avant de la tuer. Le seul point d'interrogation reste l'emplacement du corps, jamais retrouvé à ce jour.

Deux autres affaires encore plus anciennes 

Monique Olivier est aussi jugée pour deux autres affaires encore plus anciennes : d'abord le meurtre en 1988 de Marie-Angèle Domece, une jeune femme de 18 ans, hébergée dans un foyer pour personnes handicapées, près d'Auxerre. Et celui de Joanna Parish, une jeune étudiante anglaise de 20 ans dont le corps sera découvert, dans la rivière de l'Yonne en 1990.

Dans ces deux affaires, Monique Olivier passe aux aveux dès 2005 mais faute de preuves les deux meurtres ne sont jugés que maintenant, plus de 30 ans après les faits. Des délais qui, aux yeux des familles des victimes, disent à eux seuls l'échec policier et judiciaire qu'ont été ces enquêtes.

Une femme "réservée, naïve et influençable" ?

Seule sa compagne comparaît, avec une question centrale : celle du rôle précis de Monique Olivier dans ces trois meurtres. Elle est jugée pour complicité. Elle a reconnu avoir participé à la séquestration d'Estelle Mouzin et avoir aidé son compagnon à enlever Marie Angèle Domece et Joanna Parrish. Sa présence a été essentielle pour rassurer les victimes disent les juges d'instruction. Elle encourt pour cela la perpétuité. Reste à savoir si elle l'a fait de son plein gré ou par soumission à Michel Fourniret. Là-dessus un rapport rendu cette année pourrait tout changer : une expertise qui présente Monique Olivier comme une "femme réservée, naïve et influençable", bien loin du portrait de la manipulatrice qui prévalait jusque-là.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.