"Les juges doivent garder la tête froide", assure l'avocate de l'imam Hassan Iquioussen, dont l'arrêté d'expulsion est examiné par le tribunal administratif
Pourra-t-il revenir en France ? Le tribunal administratif de Paris examine, lundi 26 février, l'arrêté d'expulsion contre l'imam Hassan Iquioussen. Il avait été pris à son encontre par le ministère de l'intérieur en juillet 2022.
L'imam du nord de la France avait été accusé, à l'époque, par Gérald Darmanin de tenir, dans des vidéos, des propos antisémites et misogynes. Le prédicateur est réputé proche des Frères musulmans et fiché S par la DGSI. Il avait fini par fuir la France vers la Belgique et avait alors été renvoyé au Maroc par les autorités belges. Le tribunal administratif s'attaque donc au fond de l'affaire.
"La pensée d'un homme est évolutive"
"Ce ne sont pas des appels à la violence" disait à l'été 2022 l'avocate d'Hassan Iquioussen concernant les propos de l'imam. Maître Lucie Simon a bien l'intention cette fois d'en apporter les preuves, dit-elle, pour contrer les arguments du ministère de l'Intérieur : "Ce que nous avons fait c'est reprendre l'entièreté des vidéos pour prouver qu'elles étaient la plupart du temps tronquées par le ministère de l'Intérieur et donc qu'on leur faisait dire des choses qu'elles ne disaient pas."
"Les juges doivent garder la tête froide, et juger en droit", dit aussi l'avocate de l'imam qui estime qu’Hassan Iquioussen ne représente pas de danger : "La pensée d'un homme est évolutive. Hassan Iquioussen ne représente pas une menace extrêmement grave pour la sécurité publique de la France."
L'objectif, pour l'avocate, c'est que le tribunal administratif de Paris annule l'arrêté d'expulsion, pour que l'imam puisse revenir en France. Et avec des conditions, si elles s'imposent, selon Maître Lucie Simon : "Evidemment qu'il souhaite rentrer en France et si cela doit impliquer qu'il ne s'expose plus sur les réseaux sociaux, il le fera. Sa place est auprès des siens et ce qu'il considère comme un exil, ne peut pas durer." L'imam ne pourra pas suivre l'audience puisqu'il est au Maroc et que le tribunal a refusé, selon son avocate, qu'il s'exprime en visioconférence.
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