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Disparition de Tiphaine Véron : cinq ans après, une marche "pour montrer aux autorités japonaises qu'on est toujours là et qu'on ne lâchera rien", assure son frère

Les proches de cette Française disparue il y a cinq ans organisent une marche au Japon pour protester contre la lenteur de l'enquête nippone.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des flyers accrochés à Nikko, la préfecture de Tochigi au Japon en 2018, un mois après la disparition de la Française Tiphaine Véron. (KAZUHIRO NOGI / AFP)

Cinq ans après la disparition de la Française Tiphaine Véron, ses proches organisent une marche ce dimanche à Nikkō, au nord de Tokyo. "L'objectif de ce rassemblement, c'est de montrer aux autorités japonaises qu'on est toujours là et qu'on ne lâchera rien", explique son frère Damien Véron sur franceinfo. Il annonce par ailleurs qu'il rencontrera le 21 novembre le gouverneur de la préfecture de Tochigi, où se trouve la ville de Nikkō. Un rendez-vous avec la police est également prévu au mois de novembre. 

En juillet 2018, Thiphaine Véron, alors âgée de 36 ans, était partie pour trois semaines de vacances au Japon. Cette auxiliaire de vie scolaire n'a pas donné de signe vie depuis cinq ans. Elle a disparu dans la petite ville de Nikkō. La police japonaise avance qu'elle est tombée dans une rivière en crue mais ses proches n'y croient pas. Après plusieurs voyages dans le pays, ils sont persuadés que quelqu'un s'en est pris à elle. 

Depuis cinq ans, les proches de Thiphaine Véron se mobilisent pour faire avancer l'enquête. Mais elle peine à avancer car les systèmes judiciaires japonais et français sont très différents. Au Japon, "l'enquête criminelle est ouverte quand la personne est arrêtée, explique le frère de Thiphaine Véron. Or, il n'y a eu aucune interpellation dans cette affaire".

"Donc, on bloque. Par exemple, du sang a été découvert dans la chambre d'hôtel de Thiphaine mais il n'y a pas eu d'analyse, les suspects n'ont pas été auditionnés dans un vrai cadre judiciaire".

Damien Véron

à franceinfo

Une intervention de l'ONU

En mars 2023, l'ONU, par le biais du comité des disparitions forcées, un organisme d'experts indépendants, a envoyé une note à l'État nippon pour le sommer de "prendre immédiatement des mesures pour rechercher, localiser et protéger Mme Tiphaine Véron". Lorsque l'ONU "a demandé au Japon d'ouvrir une enquête criminelle, ça a changé beaucoup de choses", se réjouit Damien Véron. "À ce moment-là, il y a eu comme une révélation pour les Japonais. Ils sont se sont dit que nos demandes étaient légitimes". 

En janvier 2023, le pôle "cold cases", basé au tribunal de Nanterre, s'est saisi de ce dossier. "Des choses qui n'ont pas été faites de France vont avoir lieu comme l'audition de touristes européens", explique Damien Véron. Il estime que désormais les autorités policières japonaises devront prendre en compte les demandes de l'Onu, collaborer avec le pôle "cold case" et les enquêteurs privés embauchés par la famille de Thiphaine Véron. Et "c'est grâce à ce travail collectif qu'on va retrouver Thiphaine", poursuit son frère, qui promet qu'il "n'abandonnera jamais tant que toutes les pistes n'auront pas été fermées".

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