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Affaires Nordahl Lelandais : qui était Arthur Noyer, le militaire dont le crâne a été retrouvé ?

Le procureur de Chambéry a confirmé la mort de ce caporal du 13e bataillon de Chasseurs alpins, âgé de 23 ans et disparu depuis le 12 avril 2017.

Article rédigé par franceinfo - Hugo Cailloux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
Les parents d'Arthur Noyer distribuent des avis de recherche dans les rues, le 19 avril 2017, à Chambéry (Savoie). (MAXPPP)

Avant sa disparition, le caporal Arthur Noyer faisait la fête. Le procureur de Chambéry (Savoie) a confirmé, lors d'une conférence de presse, mercredi 20 décembre, la mort du militaire. Le crâne de cet homme de 23 ans a été retrouvé sur un chemin par un randonneur, le 7 septembre dernier. Le magistrat a annoncé que des expertises ADN l'avaient identifié comme appartenant à Arthur Noyer, disparu le 12 avril, après une soirée en boîte de nuit.

Il a également confirmé la mise en examen de Nordahl Lelandais pour l'assassinat du militaire. "Nous n'avons pas de mot ni le courage d'exprimer notre immense chagrin", a lâché devant la presse, peinant à s'exprimer, la mère d'Arthur Noyer, évoquant un "grand jeune homme courageux".

Un garçon sans problème

Le 20 mai, plus d'un mois après la disparition d'Arthur Noyer, une marche blanche avait rassemblé plus 300 personnes à Chambéry. Ses proches sont venus de Bourges, dans le Cher, d'où le jeune homme est originaire. "On est nombreux à avoir fait le déplacement, témoignait une amie au micro de France Bleu Pays de SavoieDes amis plus ou moins proches, qui ne l'avait pas vu depuis des années, parce que même pour les gens de Bourges, c'est quelqu'un d'unique, très ouvert, qui aimait parler à tout le monde. Il est très sympathique."

"Notre famille est soudée, ne connaît pas de problème particulier et Arthur est très complice avec son jeune frère qui a deux ans de moins que lui, décrit aussi son père, dans les colonnes du Dauphiné. S’il y avait eu quelque chose, on l’aurait senti..." Quelques heures avant sa disparition, le jeune militaire a eu son frère Quentin au téléphone, raconte sa mère au Parisien. "Jamais il n'a évoqué un quelconque problème", affirme-t-elle"Arthur est un jeune bien dans ses baskets, poursuit son père. Il rigole, danse le rock. C'est la joie de vivre dans toute sa splendeur."

Un jeune homme apprécié

"Arthur, c'était le bon gamin par excellence", décrit au Berry républicain Fabrice Bridier, le gérant du pub de Bourges où le militaire avait ses habitudes, lorsqu'il vivait encore dans la préfecture du Cher. Arthur, c'était "la gentillesse incarnée", renchérit Camille, qui le connaissait. "S’il y avait une bagarre, il ne donnait jamais aucun coup. C’est plutôt lui qui jouait les médiateurs pour séparer les gens. Souvent, il faisait une blague pour détendre l’atmosphère", ajoute-t-elle au quotidien régional.

Adolescent, Arthur Noyer aimait pratiquer les sports à roulette. Il avait tissé des liens d'amitié dans les skateparks de la ville, relate le Berry. "Quand j'ai appris sa mort hier, ça m'a fait mal, lance Eliot. On a roulé ensemble pendant plus de dix ans. Et je crois que je ne l'ai jamais vu faire la tronche. Il avait toujours le sourire. C'est dur à dire, mais on ne roulera plus ensemble."

Un militaire "d'une grande maturité"

Caporal au 13e bataillon de chasseurs alpins, Arthur Noyer a aussi pu bénéficier du soutien de ses camarades militaires. "On est tous là, de différentes compagnies, on ne baisse pas les bras, expliquait en mai dernier un jeune sergent, au micro de France Bleu. La compagnie s'est portée volontaire pour porter assistance à la gendarmerie dans les battues."

"Notre fils était heureux et épanoui au sein de son bataillon", attestait son père au Dauphiné. Arthur Noyer est décrit par ses supérieurs comme un jeune homme bon sous tous rapports. "Le caporal Noyer est un garçon de très grande qualité, affirmait à BFMTV, le colonel Emmanuel Devigne, commandant du bataillon du disparu, mais aussi d'une "grande maturité", vantant ses qualités "prometteuses". Arrivé en 2014, il est promu caporal en 2016. "Bon tireur, poursuit le colonel, il est devenu un élément incontournable de sa section." Il préparait le brevet de chef d'équipe de haute montagne, détaille BFMTV. 

Mercredi, Cécile Noyer, sa mère, s'est adressé à lui, les larmes aux yeux. "Nous savons tous que tu étais un jeune homme aimant, prévenant, courageux, a-t-elle dit. Nous sommes fiers de toi et nous t'aimons tellement fort. Alors essaie de reposer en paix."

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