Procès de la mort de Fiona : une médium perturbe les débats en affirmant savoir où se trouve le corps de la fillette
Ce témoin surprise, qui assurait savoir où était enterrée la petite Fiona, a été entendu par la cour d'assises de Riom (Puy-de-Dôme).
Une journée de procès perdue, parasitée par un témoin qui n'en était finalement pas un. Le témoin surprise qui assurait savoir où était enterrée la petite Fiona a été entendu, mercredi 16 novembre, par la cour d'assises de Riom (Puy-de-Dôme). Il s'agissait en réalité d'une "médium et radiesthésiste" qui affirme avoir été "contactée par Fiona au début de l'affaire". "Quand j'ai vu la mère à la télé, j'ai tout de suite su qu'ils l'avaient tuée. Fiona m'a indiqué le chemin", a déclaré cette dame devant la cour d'assises.
Des paroles délirantes qui ont entraîné la stupéfaction, l'indignation et la colère de la salle, comme le racontent Corinne Audouin, journaliste à France Inter, et Delphine Gotchaux, journaliste à franceinfo, présentes aux audiences.
Bon voilà, la temoin c'est dc une médium à qui Fiona parle. Elle a déjà été entendue par le SRPJ, elle a déjà donné un endroit faux. #Fiona
— corinne audouin (@cocale) 16 novembre 2016
Un naufrage... la témoin est médium et dit "avoir été contacté par #Fiona au début de l'affaire "
— Delphine Gotchaux (@delphgotchaux) 16 novembre 2016
A la barre, cette femme de 47 ans raconte ce que lui aurait dit la petite fille de 5 ans, disparue depuis 2013. "Fiona m'a dit qu'elle avait touché de la drogue et [que sa mère et son ancien compagnon] l'avaient frappée", détaille-t-elle. "Elle m'a parlé des lieux" où elle aurait été ensevelie. "Elle m'a dit que c'était l'autre lac, pas celui d'Aydat" où les fouilles se sont concentrées, ajoute la radiesthésiste, précisant s'être elle-même rendue sur place en 2013 avec son mari, avant de donner des éléments à la police judiciaire, qui lui a répondu au téléphone d'arrêter "de les faire ch...".
"Je n'avais pas envie d'être médiatisée. Si je le fais, c'est pour la petite Fiona", se défend cette femme, qui se dit "persuadée" que la fillette "est enterrée là".
"Vous entravez la justice"
Comment ce témoin a-t-il pu arriver jusqu'à la barre ? Cette femme a envoyé des photos à l'avocate de l'une des parties civiles la veille. Averti mercredi matin de ce témoignage de dernière minute, le président de la cour d’assises a donc décidé d’interrompre l’examen des faits pour la faire venir en urgence à la barre.
Sur ces clichés projetés à la cour et aux accusés, une grosse pierre rectangulaire posée sur le sol au pied d’un arbre et des bâtons plantés en forme de croix. Est-ce là qu'est enterrée Fiona ? C'est ce qu'affirme la lettre qui accompagne les clichés. Sur le banc des accusés, les parents de la fillette ne reconnaissent pas les lieux.
Aucune réaction des accusés. Cécile Bourgeon dit que ça ne correspond pas. "La croix était plus petite et était posée", pas plantée. #Fiona
— corinne audouin (@cocale) 16 novembre 2016
On ne sait pas qui est la personne qui a envoyé ces photos, mais là ça fait flop. #Fiona
— corinne audouin (@cocale) 16 novembre 2016
Des photos prises il y a plusieurs années et dont la crédibilité a été rapidement balayée. "Vous entravez la justice, vous nous faites perdre du temps en créant un espoir", s'est emportée l'avocate de la partie civile, qui explique avoir été obligée, "en tant qu'auxiliaire de justice", de transmettre à la cour les documents que lui avait envoyés cette femme "dans la nuit".
Pour rajouter au rocambolesque, la femme a fait un malaise peu de temps après avoir commencé à parler.
Et la cette femme vient de s'effondrer à la barre. Boum. Les pompiers sont là. Grand guignol complet. #Fiona
— corinne audouin (@cocale) 16 novembre 2016
L'avocat général a indiqué qu'il verrait avec le parquet général les suites à donner à ce couac.
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