Cet article date de plus de neuf ans.

Attentats terroristes à Paris : ce que l'on sait des quatre hommes mis en examen et écroués

Les quatre individus sont âgés de 22 à 28 ans, et sont soupçonnés d'avoir aider le terroriste Amedy Coulibaly, a annoncé mercredi le procureur de la République de Paris.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Des gendarmes au palais de justice de Paris, le 4 juillet 2006. (MAXPPP)

Quatre hommes ont été mis en examen dans le cadre de l'enquête ouverte après les attentats perpétrés à Paris, a annoncé le procureur de la République de Paris, François Molins, mercredi 21 janvier.

Les quatre suspects – âgés de 22 à 28 ans – ont été écroués, et sont poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes d'atteinte aux personnes. L'un d'entre eux est également mis en examen pour détention et port ou transport d'armes. Aucun n'est mis en examen pour complicité d'assassinat.

Ils sont suspectés d'avoir aidé Amedy Coulibaly, auteur de la prise d'otages meurtrière du supermarché casher de la porte de Vincennes, et du meurtre d'une policière municipale à Montrouge (Hauts-de-Seine). Francetv info récapitule les derniers éléments connus de l'enquête.

Qui sont les mis en examen ?

Le procureur de Paris a donné quelques éléments sur les quatre hommes, âgés de 22 à 28 ans et identifiés comme Willy P., Christophe R., Tonino G. et Michaël A.

Tonino G. n'a aucun antécédent judiciaire, contrairement aux autres suspects, a précisé le parquet. Christophe R. a, lui, été condamné à six reprises entre 2007 et 2009.

Willy P. a été condamné à cinq reprises pour des vols aggravés, conduite sans permis et outrage à une personne dépositaire de l'autorité publique et rébellion.

Michaël A. a été condamné à trois reprises entre 2009 et 2011. Il a écopé, en novembre 2011, de quatre ans d'emprisonnement, dont un an avec sursis pour trafic de stupéfiants, a précisé le parquet. Il est sorti de détention en mai 2013 et aurait rencontré Amedy Coulibaly lors de cette incarcération, selon le procureur de Paris.

Amedy Coulibaly : quatre hommes de son entourage mis en examen (FRANCE 2)

Pourquoi sont-ils suspectés ?

Des achats effectués dans des armureries par Willy P., Christophe R. et Tonino G. Les trois hommes se sont rendus à plusieurs reprises, à la fin décembre, dans des armureries de Paris et de la petite couronne, pour acquérir du matériel pour Amedy Coulibaly, dont des gilets tactiques ou des bombes lacrymogènes. Ce matériel était stocké jusqu'au 1er janvier chez Christophe R., date à laquelle Coulibaly est venu le récupérer. Deux factures ont également été retrouvées pour de tels achats, dont une au nom de Tonino G.

L'ADN de Michaël A. retrouvé sur des armes d'Amedy Coulibaly. Son empreinte génétique a été identifiée sur la crosse, la culasse, le chien et la détente d'un pistolet automatique et d'un revolver retrouvé au domicile utilisé par Amedy Coulibaly à Gentilly (Val-de-Marne). Son profil génétique a également été mis en évidence sur un gant retrouvé à l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes.

"Des contacts [téléphoniques] très réguliers et soutenus" entre Michaël A. et Amedy Coulibaly. En quatre mois, 362 messages et 13 appels ont été relevés, selon le parquet. Durant la journée du 6 janvier, veille de l'attaque contre la rédaction de Charlie Hebdo, 18 contacts téléphoniques ont été repérés entre les deux hommes.

Un rendez-vous entre Michaël A. et Amedy Coulibaly. En s'appuyant sur la géolocalisation de leurs téléphones respectifs et sur de la vidéosurveillance, les enquêteurs ont pu établir que les deux hommes se sont retrouvés dans la soirée du 5 janvier, deux jours avant le début des attentats, sur la commune de Grigny (Essonne).

Quelles sont les zones d'ombre qui restent à éclaircir ?

Une moto toujours recherchée. Des clés ont été retrouvées sur Amedy Coulibaly après l'assaut lancé contre l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes. L'engin n'a toujours pas été retrouvé, précise le procureur de la République de Paris.

Le mystère de la vidéo posthume d'Amedy Coulibaly. Les enquêteurs cherchent encore à déterminer quand, comment et grâce à qui la vidéo de revendication d'Amedy Coulibaly a pu être réalisée et diffusée. Des interventions humaines ont "visiblement" été effectuées sur la séquence, dévoilée sur internet deux jours après la prise d'otages de la porte de Vincennes et la mort du terroriste.

D'autres éventuelles complicités. Le procureur de la République de Paris évoque une "coopération internationale", notamment avec ses homologues turcs, espagnols et belges, pour en savoir plus sur les conditions de déplacement et d'hébergement, récemment, à Madrid (Espagne) d'Amedy Coulibaly et de sa compagne et sur l'approvisionnement en armes des terroristes.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.