Primaire à gauche proposée par Anne Hidalgo : Yannick Jadot n'ira pas "évidemment", affirme l'écologiste Julien Bayou
Le secrétaire national d'Europe Ecologie-les Verts soupçonne derrière "cette proposition un peu saugrenue", un "stratagème" d'Anne Hidalgo "pour habiller peut être un retrait".
"Voter entre différentes impasses, cela n'a jamais fait un boulevard", a déclaré Julien Bayou, secrétaire national EELV, jeudi 9 décembre sur franceinfo, réagissant à la primaire à gauche proposée mercredi par la candidate socialiste Anne Hidalgo. Yannick Jadot n'ira pas, "évidemment", a affirmé Julien Bayou, car "on a déjà fait une primaire". Selon lui, la proposition de la maire de Paris est un "bricolage" qui "ressemble plus à l'habillage d'un retrait".
franceinfo : Êtes-vous partant pour une primaire à gauche ?
Julien Bayou : Non. J’ai perçu cette proposition qui est un peu saugrenue comme une sorte de stratagème pour habiller peut être un retrait. La candidate constate l'impasse dans laquelle est sa candidature. On avait le président socialiste François Hollande, qui avait renoncé à se présenter faute de bilan, et là une candidate socialiste qui constate que la social-démocratie ne peut pas être la force motrice pour le quinquennat à venir sur les questions de climat, de justice sociale, de démocratie. Donc, elle improvise clairement, semble-t-il, puisqu'elle n'a prévenu personne, apparemment. Ni moi, ni même les socialistes, apparemment. Et puis elle disait, encore le contraire, quelques jours avant. Ce n’est pas sérieux. La primaire, elle a eu lieu. Nous avons adopté un projet, nous, les écologistes. Yannick Jadot a travaillé au rassemblement. Aujourd'hui, nous sommes rassemblés en soutien à la candidature de Yannick Jadot. Le projet écologiste, c’est la nouvelle affaire du siècle.
Donc, Yannick Jadot n’ira pas dans une nouvelle primaire à gauche ?
Évidemment que non. On est parfaitement alignés. On a déjà fait une primaire. Voter entre différentes impasses, comme semble s'organiser cette affaire, cela n’a jamais fait un boulevard. Ce qui rassemble, c'est la clarté, c’est la cohérence. J’ai déjà dit que j'étais prêt à travailler à un rassemblement, mais à la condition qu'il y ait des mesures structurantes qui dessinent un avenir pour le pays.
Vous préférez perdre chacun dans votre coin plutôt que de tenter de gagner ensemble ?
Il n'y a que trois projets sur la table, en vérité. Il y a le passé, le présent et l'avenir. Le passé, c'est cette extrême réactionnaire qui monte les Français les uns contre les autres. C'est le spectre de la guerre civile. C'est ce passé fantasmé d'une Algérie qui redeviendrait française où les femmes resteraient à la maison. Il y a les conservateurs. C’est Valérie Pécresse, c'est Emmanuel Macron. C'est finalement tout changer pour ne rien changer. C'est la santé considérée comme une marchandise. C'est ne pas agir contre le dérèglement climatique. Et puis, il y a le projet d'avenir, c’est l'écologie. Toutes les familles tournent autour de ces trois différentes offres. L'Écologie, c'est Yannick Jadot. Nous avons organisé la primaire après avoir débattu du projet. Cette précampagne, elle permet d'installer cette idée, l'écologie, l'humanisme. Moi, je n'entends que Yannick Jadot qui assume l'humanisme, qui assume la fraternité dans ce pays. Nous sommes en train d'installer cette campagne. C’est un marathon, ce n’est un sprint. Vous verrez que le jour du dépôt des candidatures, il n'y aura pas toutes ces candidatures. Toutes n'iront pas au bout. En tout cas, l'espèce d'improvisation et de bricolage de la candidate socialiste, de mon point de vue, cela ressemble plus à l'habillage d'un retrait.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.