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Présidentielle 2022 : en meeting à Reims, Marine Le Pen joue la carte de la confidence

Alors qu’elle était attendue sur le match face à Éric Zemmour, la candidate du Rassemblement national l’a esquivé et a choisi de jouer sur un registre intime, devant les quelque 3 000 militants qui assistaient au meeting de Reims.

Article rédigé par franceinfo - Hadrien Bect
Radio France
Publié Mis à jour
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Marine Le Pen, lors de son meeting à Reims, le 5 février 2022. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

L'émotion aussi peut être une arme politique. Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement national à la présidentielle l’a démontré samedi 5 février à Reims. Un discours plus que classique à peine terminé, Marine Le Pen quitte son pupitre, s'avance sur le devant de la scène. La lumière se tamise, mise en scène inédite d'une candidate qui tente de fendre l'armure en plein meeting. "Maintenant, mes amis, je vais prendre quelques minutes pour vous parler de moi, parce que je crois que l'élection à la présidence de la République, c'est d'abord une rencontre entre le peuple et un homme ou une femme, et en l'occurrence une femme", déclare-t-elle devant un peu plus de 3 000 militants très surpris. S'ensuivent dix minutes de propos personnels sur les "épreuves" de sa vie.

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Marine Le Pen brosse une brève autobiographie, entre irruption de la politique dans son enfance, une famille "un peu particulière", l'attentat de 1976 qui a visé l'appartement familial, le divorce de ses parents, et sa maternité. "Et puis, je suis devenue maman, vite, d'une famille nombreuse, vite : trois enfants en moins d'un an. Je prends le pari dans la salle !, lance la candidate, sous les applaudissements. Des enfants merveilleux ! À mes enfants qui comprendront un jour que le temps que je n'ai pas passé avec eux, je ne l'ai quand même dépensé pour eux."

"Ça donne un côté très humain"

Parler d'elle, la candidate l'a décidé il y a trois jours. Certains de ses proches l'y ont poussée. Elle a écrit son texte seule et le message est bel et bien politique. "Je suis prête parce que j'ai rencontré des chefs d'État et de gouvernement. Je suis prête parce que je travaille le projet que je vous ai présenté depuis dix ans, mais surtout et avant tout, c'est grâce à vous que je suis prête." Marine Le Pen joue à fond la carte de la proximité, de l'empathie. "Elles vous instruisent ces épreuves", a-t-elle souligné.

Après tout ce qu'elle s'est pris depuis un mois, les trahisons des dernières semaines, le moment s'y prête, décrypte un conseiller. "J'ai beaucoup appris, j'ai tâtonné, j'ai parfois échoué, je suis tombée" mais "je me suis toujours relevée", a-t-elle fait valoir, en se disant "prête" à la "fonction suprême", sans craindre "ni les trahisons, ni les embuscades, ni les manœuvres".  En creux, sont visés Éric Zemmour et Emmanuel Macron, soupçonnés de manque d'empathie.

A Reims, l'effet s'est vite ressenti sur les militants. "Elle n'en parle quasiment jamais d'habitude. J'ai trouvé ça plutôt sincère de sa part, réagit l'un d'eux. Ça donne bonne impression et un côté très humain." Samedi encore, Marine Le Pen a tenté d'échapper au match avec Éric Zemmour pour réactiver son duel avec Emmanuel Macron en abattant cette fois une nouvelle carte.

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