: Vidéos Présidentielle 2022 : les neuf séquences à retenir du passage de Marine Le Pen dans "Elysée 2022"
La candidate du Rassemblement national était l'invitée, jeudi soir, de Léa Salamé et Laurent Guimier, sur France 2. Elle a notamment tenté de clarifier sa position à l'égard de la Russie.
Elle espère se faire entendre dans une campagne mouvementée. La candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, a participé à l'émission "Elysée 2022", jeudi 3 mars, sur le plateau de France 2. Face à Léa Salamé et Laurent Guimier, l'opposante à Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle de 2017 a tenté de se présenter comme la principale adversaire du chef de l'Etat, qui avait officialisé sa candidature quelques minutes plus tôt.
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Une semaine après le début de l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe, cette séquence de deux heures a été dominée par les questions européennes, avec notamment un face-à-face qui a opposé Marine Le Pen à Enrico Letta, secrétaire général du Parti démocrate italien.
Voici ce qu'il faut retenir de cette soirée.
1Elle a accusé Emmanuel Macron de rester "en retrait" de la campagne
Interrogée sur la candidature d'Emmanuel Macron, la députée du Pas-de-Calais a jugé que la forme de cette annonce, par une lettre dans la presse régionale, "démontre qu'il entend rester en retrait de cette élection présidentielle, de cette campagne en tout cas".
Elle a "solennellement" appelé le candidat de la majorité à "ne pas se servir [de la guerre en Ukraine] pour échapper à la campagne électorale" et à "renoncer à son refus de débattre" avec les autres candidats avant le premier tour du scrutin. "Si le débat ne vit pas, la démocratie ne vit pas", a-t-elle lancé.
2Elle a appelé à ne pas "insulter" Poutine
Questionnée sur son "admiration" supposée pour Vladimir Poutine et pour les régimes autoritaires, Marine Le Pen a assuré n'avoir "aucune fascination" pour de tels régimes. Elle a défendu son choix de faire figurer, dans un tract de campagne, une photo la montrant en train de serrer la main du président russe. "Il y a dans ce document l'ensemble des chefs d'Etat et chefs de gouvernement que j'ai eu l'occasion de rencontrer dans les dernières années."
Serait-elle prête à qualifier Vladimir Poutine de dictateur, comme l'a fait le gouvernement ? La candidate du Rassemblement national a fait savoir qu'elle ne "s'autoriserait pas à utiliser ce vocabulaire". "Pour qu'il y ait une issue diplomatique, il ne faut insulter personne, il ne faut humilier personne, il ne faut mépriser personne", a-t-elle défendu, soucieuse d'une "équidistance" qui permettrait à la France "de résoudre des conflits".
3Elle a jugé "insupportable" une question sur son prêt russe
"Votre question est insupportable", a lancé l'ancienne présidente du RN, après qu'Anne-Sophie Lapix a évoqué "un soupçon" de dépendance à l'égard du Kremlin du fait d'un prêt contracté et toujours "pas remboursé" par le parti auprès d'une banque privée russe en 2014. "Votre question est insupportable parce qu'elle sous-entend des choses qui touchent directement à mon honneur et à ma considération", a estimé la candidate.
"Nous remboursons sous le contrôle extrêmement sérieux de la Commission nationale des comptes de campagne les échéanciers qui sont les nôtres", a-t-elle assuré. Selon elle, Vladimir Poutine "n'était pas au courant de ce prêt". "Quand on met en cause l'indépendance d'un dirigeant politique patriote comme je le suis, je trouve ça infâmant", a-t-elle enfoncé.
4Elle a distingué migrants ukrainiens et afghans
"Je trouve qu'il est parfaitement naturel que nous fassions preuve de solidarité à l'égard du peuple ukrainien et de ces réfugiés de guerre", a défendu Marine Le Pen, estimant que ces derniers "repartiront bien entendu dans leur pays (...) le moment où la guerre sera finie". "Je pense qu'à partir du moment qu'un pays est jeté en dehors de son territoire par la guerre (...), il faut faire preuve de solidarité. Il est normal que la France, qui est un pays européen, fasse preuve de solidarité à l'égard des pays européens."
Sa position est-elle la même à l'égard des personnes fuyant l'Afghanistan ? "Il n'y a pas de guerre en Afghanistan, c'est terminé", a-t-elle estimé. "C'est pas du tout la même procédure", a-t-elle défendu, bien que le statut de réfugié ne soit pas réservé aux personnes fuyant une guerre.
5 Elle a redouté un effet "catastrophique" des sanctions contre la Russie sur le pouvoir d'achat
Face aux sanctions infligées à la Russie, Marine Le Pen a dit veiller à ce que ces mesures ne se retournent pas contre les Français. "Il y a un certain nombre de sanctions qui peuvent avoir des conséquences directes sur des millions de Français qui n'arrivent plus (...) à faire leur plein", a-t-elle souligné. "Les sanctions qui sont prononcées contre les oligarques russes. Pas de problème. Ou contre un certain nombre de banques. Pas de problème. Mais si la conséquence, c'est de couper l'arrivée du gaz russe en Europe, (...) nous pourrions nous retrouver avec un prix du gaz multiplié par quatre", a-t-elle agité.
Relancée par Francis Letellier lors de la séquence économique de l'émission, elle a accusé le gouvernement d'avoir négligé l'impact de ces sanctions sur les Français. "Des sanctions oui, mais pas qui entraînent des conséquences aussi catastrophiques."
6Elle a ironisé sur la "retraite" de son père
Reconnaissant avoir "changé d'avis" sur la question des retraites, Marine Le Pen ne défend plus un âge légal de départ fixé à 60 ans après 40 ans de cotisations. "Je suis une pragmatique et je me retrouve avec le bilan d'Emmanuel Macron (...) terrifiant sur le plan budgétaire", a-t-elle expliqué. Elle propose désormais une retraite à taux plein à 60 ans seulement pour ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans et cumulent 40 annuités.
Ce revirement est-il aussi lié à des dissensions internes ? Francis Letellier lui a rappelé que son père, Jean-Marie Le Pen, défendait, lui, la retraite à 65 ans. "Mon père, il est pour la retraite à 100 ans", a-t-elle évacué.
7Elle a qualifié le voile d'"uniforme islamiste"
"Je suis hostile au port du voile partout, parce que je considère que c'est un uniforme islamiste et un acte de soumission inadmissible en France des femmes", a-t-elle affirmé. La candidate dit vouloir "éradiquer l'idéologie islamiste de notre pays".
8Elle a nié l'existence des contrôles au faciès
En réponse à un primo-votant qui lui demandait si elle s'engageait à "mettre un terme aux contrôles au faciès", elle a dit "ne pas croire" en l'existence de telles discriminations. "Je pense que les policiers contrôlent les gens qui sont dans la rue, qui sont là et qui leur apparaissent avoir un comportement – parfois, ça n'est pas vrai d'ailleurs – suspect", a-t-elle avancé. Selon elle, les contrôles plus fréquents s'expliquent par une "insécurité plus importante" dans les quartiers en question, où "il y a bien souvent une immigration très importante".
9Elle s'est dite "blessée" par le ralliement de Marion Maréchal à Eric Zemmour
A trois jours du soutien annoncé de Marion Maréchal à Eric Zemmour lors d'un meeting à Toulon (Var), Marine Le Pen a dit "ne pas comprendre" la décision de sa nièce. "Il y a un mois, elle a dit 'Je soutiendrai celui qui est le mieux placé entre Eric Zemmour et moi-même'. Il se trouve que je suis très largement la mieux placée pour (...) accéder au second tour d'abord et pour gagner", a-t-elle soutenu. Avant de conclure : "Sur le plan personnel, vous savez très bien qu'affectivement, ça me touche et que ça me blesse, je crois que j'aurais du mal à le cacher."
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