Législatives 2024 : comment les opposants au RN envisagent de gouverner sans l'extrême droite après le second tour

Depuis le premier tour, des figures telles que Yaël Braun-Pivet ou Xavier Bertrand évoquent différents scénarios en cas d'absence de majorité pour le Rassemblement national et ses alliés.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'hémicycle de l'Assemblée nationale à Paris, le 1er juillet 2024. (BERTRAND GUAY / AFP)

Qui gouvernera la France à l'issue du second tour des élections législatives, organisé dimanche 7 juillet ? Après avoir acté plus de 200 désistements parmi leurs candidats pour faire barrage à l'extrême droite, mardi, le Nouveau Front populaire et la majorité présidentielle sortante appellent au "front républicain" afin de priver le Rassemblement national d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale.

Sans majorité absolue, le président du RN, Jordan Bardella, a fait savoir qu'il refuserait de devenir Premier ministre. La présidente sortante du groupe RN à l'Assemblée, Marine Le Pen, a toutefois évoqué, mardi, la possibilité d'une majorité relative de "270 députés" de son camp, qu'il s'agirait ensuite de compléter avec des représentants d'autres bords pour dépasser la barre des 289 élus.

Dans le cas contraire, la voie serait ouverte pour une grande coalition. La porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, s'y est montrée favorable, mercredi, en défendant "un principe de bon sens". "Il ne s'agit pas simplement d'aller vers un parti ou un autre (...) mais voir comment, ensemble, en responsabilité, on peut y répondre", a-t-elle estimé. Toutes les formations l'entendent-elles de cette oreille ? Franceinfo vous présente les prises de position de divers responsables politiques. 

Pour le camp macroniste, une "Assemblée nationale plurielle" et une "majorité de coalition de projet"

Si la majorité absolue échappe au RN et à ses alliés, "l'alternative est claire", a estimé, lundi, le Premier ministre, Gabriel Attal. La France aura "une Assemblée nationale plurielle, avec plusieurs groupes politiques de droite, de gauche, du centre, qui, projet par projet, travaillent ensemble au service de l'intérêt des Français", a-t-il exposé, sur TF1. "Je n'ai pas parlé de coalition", a-t-il précisé, le lendemain, sur France Inter. "Je ne vais pas imposer aux Français une coalition qu'ils n'ont pas choisie", a-t-il assuré, ajoutant que "le pouvoir sera au Parlement".

La présidente sortante de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, n'hésite pas à évoquer une "grande coalition allant des LR aux écologistes et aux communistes". "Cette majorité de coalition de projet viendrait des Français eux-mêmes, puisqu'elle résulterait (...) des représentants qu'ils ont élus", défend-elle. Le président du MoDem, François Bayrou, appelle, lui, les "républicains" et "démocrates" à travailler ensemble si le RN n'obtient pas de majorité absolue dimanche.

Pour les Ecologistes, une "coalition" autour du Nouveau Front populaire 

La gauche est-elle prête à une coalition plus large que le Nouveau Front populaire ? "La question n'est pas tant de savoir avec qui, mais pour quoi faire", a prévenu la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, mardi, dans Libération. "Si le RN ne gagne pas (...) la coalition se construira autour du bloc républicain arrivé en tête, c'est-à-dire très vraisemblablement le Nouveau Front populaire", avance-t-elle. "Il n'y aura pas de Premier ministre macroniste, par exemple", a-t-elle poursuivi, mardi soir, sur TF1. Ca, le premier tour l'a tranché."

La députée écologiste Sandrine Rousseau se montre plus réticente à l'idée d'une grande coalition. "Nous ferions une erreur si nous donnions l'impression que le fond n'a pas d'importance et que seul la forme compte", a-t-elle prévenu, mercredi, sur France 2, refusant de renoncer au programme du Nouveau Front populaire. Elle est davantage "ouverte" à des "discussions sur un gouvernement technique", pendant un "temps donné", avant de nouvelles élections.

Pour La France insoumise, "rien que le programme" défendu par la gauche

"Les 'insoumis' ne gouverneront que pour appliquer leur programme, rien que le programme, mais tout le programme", a martelé le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, mardi, sur BFMTV, excluant une participation à une grande coalition. Son collègue Eric Coquerel a, lui aussi, émis des doutes sur ce scénario défendu par le camp présidentiel. "Je ne vois pas très bien comment ceux qui sont arrivés en troisième position pensent qu'ils vont pouvoir réunir une coalition. Je doute que la majorité ait envie d'appliquer notre programme", a-t-il déclaré, mercredi, sur Public Sénat

A droite, Xavier Bertrand suggère un "gouvernement de sursaut républicain"

"Moi, je veux un gouvernement de sursaut républicain", "un gouvernement provisoire de la République", a plaidé le président LR de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, lundi, sur TF1. "Il y a d'autres alternatives qu'une majorité avec un gouvernement RN ou une coalition d'arrière-boutique", a-t-il défendu. Dans ce gouvernement, il n'y aurait "ni LFI, ni le RN", a détaillé l'ancien ministre, mercredi, sur France Inter.

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