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Législatives 2022 : quelle stratégie pour Jean-Luc Mélenchon et la Nupes pour aller chercher les abstentionnistes ?

Dans ce duel annoncé du deuxième tour des législatives, l a gauche réunie, arrivée en tête de justesse, a cinq jours pour tenter d'aller chercher ces Français qui ont boudé les urnes.

Article rédigé par Benjamin Mathieu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, lors du premier tour des élections législatives, le 12 juin 2022, à Paris. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS VIA AFP)

C’est une victoire mais ce n’est pas la victoire tout à fait annoncée. En virant quasiment à égalité avec Ensemble !, et après avoir longtemps été légèrement en avance pour le 1er tour des législatives, la gauche réunie sous la bannière Nupes réussit à marquer les esprits.

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Mais ce sera une autre paire de manche pour aller chercher la majorité absolue dimanche prochain. Et pour Jean-Luc Mélenchon, l'objectif de cette semaine d'entre-deux tours est clair : tenter de remobiliser les abstentionnistes. 

Débat et réseaux sociaux

D'ailleurs, dès dimanche soir à l'annonce des résultats, applaudis par les militants à son arrivée, Jean-Luc Mélenchon moque, devant eux, les projections des résultats en siège. "Ce sont les pourcentages qui comptent. Les projections, c'est pour calmer le bourgeois", sourit-il. Mais une fois devant les caméras, le ton change, la voix est moins sure, entrecoupée de silences : "Je m'adresse à vous avec toute l'émotion que vous pouvez deviner au vu du résultat tel qu'il nous est annoncé...". Car même si la Nupes a franchi le premier test de sa courte histoire, le 1er parti de France reste l’abstention et Jean-Luc Mélenchon le sait : "J'appelle notre peuple à déferler dimanche prochain."

Jean-Luc Mélenchon sait qu’il doit remobiliser massivement pour l’emporter. "Dans cet entre-deux tours, il faut dire aux Français qui ne sont pas allés voter, vous voyez que c'est possible", positive ainsi la socialiste Corinne Narassiguin. "C'est quand même la gauche qui a fait l'évènement au premier tour", insiste la numéro 2 du PS, reconnaissant aussi les limites de la stratégie de la Nupes.

"On savait qu'en ayant des candidats communs, nos réserves seraient dans l'abstention"

Corinne Narassiguin

à franceinfo


L’écologiste Julien Bayou désigne le coupable : le gouvernement qui a refusé le débat. "Si vous voulez augmenter le taux de participation au deuxième tour, faites un débat d'entre-deux tours. Nous le réclamons ! On veut Elisabeth Borne face à Jean-Luc Mélenchon, oui ou non ?", propose-t-il.

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L'insoumis Eric Coquerel va, lui, utiliser l'argument du référendum anti-Macron pour mobiliser et continuer à cibler les jeunes, qui ont totalement desserrer le 1er tour. 74% des jeunes de moins de 34 ans ne se sont en effet pas déplacés. Léa, une jeune militante insoumise, elle, savoure ce résultat du premier tour, tout en mesurant le chantier a venir. "On est très contents et là, il faut mobiliser en vue du second tour. Nous, notre réserve de voix, réellement, est dans la participation", insiste-t-elle.

Reste que, parmi les Insoumis, beaucoup estiment que "Les dés sont pipés". Ils confient ainsi à franceinfo ne pas comprendre "pourquoi Mélenchon n'était déjà pas au 2e tour de la présidentielle alors qu'ils s'étaient déplacés en masse", comme l'observe ce fidèle mélenchoniste. La stratégie va donc consister à rappeler les mesures qui les concerne directement : communiquer sur les réseaux sociaux. "C'est clairement là que ca se passe", analyse l'élu LFI.  Reste que le leader insoumis n’a plus que cinq jours pour convaincre des français qui ont largement boudé ce 1er tour. Et la tâche s'annonce titanesque. 

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