"J'espère que le Nouveau Front populaire ne va pas se déchirer" : surpris des résultats des législatives, ces socialistes attendent que "chacun fasse un pas"
Le Nouveau Front populaire en tête des législatives : personne ne l'avait vraiment vu venir. "On n'avait pas anticipé", avoue ainsi à franceinfo un pilier du PS. L'alliance de gauche décroche donc 178 députés, devant la majorité présidentielle et, surtout, devant le Rassemblement national que les sondages prédisaient en tête. Au QG des socialistes, la Belleviloise à Paris, dimanche 7 juillet à 20h, les militants et sympathisants ont donc exulté... avant rapidement de penser à la suite.
"Le PS retrouve ses couleurs effectivement, on a doublé notre nombre de députés, l'union a permis cette victoire, le PS en est la force motrice aujourd'hui, je crois", confie Arthur, 22 ans, qui semble aux anges en découvrant la soixantaine de députés PS élus au second tour au sein du Nouveau Front populaire. Les Insoumis ont pourtant légèrement plus de députés que les socialistes, alors attention à ne pas reproduire les erreurs de la Nupes, avertit Guillaume.
"J'espère que le Nouveau front populaire ne va pas se déchirer. Ce sont quand même des partis qui sont quand même éloignés sur pas mal de sujets..."
Guillaume, militant PSà franceinfo
Quel Premier ministre ?
Côté cadres du parti, on ne le cache pas : tous ont été pris de court par ce renversement de situation entre le premier et le second tour. D'où cette réunion de dernière minute en pleine nuit de dimanche à lundi, entre représentants des partis de gauche et des groupes à l'Assemblée pour commencer de longues tractations. Avec ces questions qui reviennent en boucle : comment imposer à l'exécutif une cohabitation ? Quel modèle ? Quelle coalition ? Et surtout, quel gouvernement et qui pour en prendre la tête ?
Le NFP ne peut plus esquiver la question de son incarnation. Et le choix du potentiel Premier ministre divise d'ailleurs les électeurs PS, rencontrés à la Bellevilloise. "J'ai une préférence pour Marine Tondelier", lance l'un d'eux, "François Ruffin !", pour un autre, quand une troisième dit croire en "quelqu'un du PS ou des rangs des Verts, ou La France Insoumise... mais qui est assez rassembleur". Un nom semble évité : celui de Jean-Luc Mélenchon à Matignon.
Chez les leaders de gauche, quand certains veulent un vote de tous les députés élus pour choisir leur candidat au poste de Premier ministre, d'autres poussent pour le consensus. Le plus dur commence et chacun a ses lignes rouges. Pas question, ici non plus, de laisser Jean-Luc Mélenchon devenir Premier ministre pour le PS, les écologistes et les communistes. Pour LFI, impossible d'accepter une coalition qui lui fasse renoncer à son programme. "On ne peut pas faire comme si on avait 290 députés", rétorque un écologiste de poids, qui l'assure : "Chacun va devoir faire un pas". Et celui-ci pourrait arriver très vite : le Nouveau Front populaire doit présenter "dans la semaine" une candidature pour Matignon, a assuré sur franceinfo le patron des socialistes, Olivier Faure.
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