Procès Tarnac : l'audience se déplace sur les lieux du sabotage en Seine-et-Marne
Le tribunal correctionnel de Paris se déplace en Seine-et-Marne, vendredi, sur les lieux du sabotage d'une ligne SNCF en 2008 pour lequel certains des membres du groupe de Tarnac sont poursuivis pour dégradation.
C'est une journée clef du procès en correctionnel des militants libertaires du groupe de Tarnac. Le tribunal correctionnel de Paris se déplace, vendredi 23 mars, sur les lieux du sabotage de la ligne du TGV-est dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008. C'est pour ce sabotage, ces dégradations, que sont poursuivis les principaux prévenus dont le leader de ce groupe anarcho-autonome Julien Coupat, et sa compagne de l'époque Yildune Levy.
Les juges, les procureurs, les huit prévenus, les avocats et les greffiers vont monter dans un même bus, escorté par les gendarmes, pour 70 km de trajet depuis le palais de justice de Paris. Direction : la campagne de Seine-et-Marne. Des policiers antiterroristes qui ont effectué la filature à l'époque seront aussi présents.
Un déplacement très rare en correctionnel
Si de tels déplacements existent aux assises sur les scènes de crime, ils sont très rares en correctionnel. Cette mise en situation, le long des voies SNCF, à Dhuisy, a été réclamée par la défense. Celle-ci dénonce une instrumentalisation politique dans cette affaire. L'avocat de Julien Coupat, Me Jérémie Assous, veut démontrer que la pièce centrale de l'accusation - le PV des policiers à l'issue de leur nuit de filature la nuit du sabotage - est truffée d'erreurs et de mensonges sur les horaires et les distances.
Pour le parquet ce transfert prouvera, au contraire, "que les constatations effectuées par les fonctionnaires sont réelles". D'après ces fonctionnaires, la voiture Mercedes de Julien Coupat et de sa petite amie Yildune a croisé, à neuf reprises, la voie de chemin de fer sabotée cette nuit-là, même si aucun enquêteur ne les a observés en train de commettre ce méfait.
Procès jusqu'au 30 mars
Il y a eu des dégradations et une pagaille dans la circulation des trains, mais pas de déraillement et aucune victime. La qualification "terroriste" de départ a été abandonnée. Le procès, qui s'est ouvert le 13 mars, doit durer jusqu'au 30 mars.
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