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Grève à la SNCF : "Cela fait plus d'une semaine que nous n'avons plus aucun contact avec notre entreprise", regrette Olivier, porte-parole du collectif des contrôleurs

En raison d'un mouvement des contrôleurs, seulement trois TGV sur cinq circuleront samedi 24 et dimanche 25 décembre.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des contrôleurs sur un quai de la gare de Nîmes, en décembre 2022. (JEAN MICHEL MART / MAXPPP)

"Cela nous fait mal au cœur d'en arriver-là. Cela fait plus d'une semaine que nous n'avons plus aucun contact avec notre entreprise", a déclaré sur franceinfo Olivier, porte-parole du collectif des contrôleurs à la SNCF qui sont en grève. Ce week-end, 40% des TGV sont supprimés. Malgré la situation, les discussions entre les contrôleurs engagés dans le mouvement et la direction de la SNCF sont bloquées.

>> Grève de la SNCF : quelles sont les conditions de l'indemnisation à 200% des voyageurs dont le train est annulé ?

franceinfo : Que dites-vous aux voyageurs qui cherchent des alternatives pour pouvoir partir ?

Olivier : En tant que contrôleur et au nom du collectif, nous sommes désolés de cette situation. Nous avons tout fait pour l'éviter, mais pour négocier, il faut être deux. Nos revendications n'ont pas été prises en compte par notre entreprise et nous en sommes arrivés là. Cela nous fait mal au cœur d'en arriver là. Cela fait plus d'une semaine que nous n'avons plus aucun contact avec notre entreprise. Personne ne nous a conviés à des réunions ou à des négociations depuis une dizaine de jours.

Le PDG de la SNCF a déclaré que cette situation était inadmissible. Qu'en pensez-vous ?

Cette situation est inadmissible, il a raison. Nous en sommes conscients, mais si nous en sommes arrivés là, c'est que nous n'avons pas trouvé d'autres alternatives. Cela fait 15 ans que le premier signal d'alerte a été tiré avec une pétition en 2006. Malheureusement, déjà à l'époque, on ne nous avait pas écoutés. Ce mouvement est dû aux errances de notre entreprise depuis 15 ans en termes de gestion des conflits.

Que voulez-vous dire au ministre délégué au Transport Clément Beaune ?

On aurait aimé que le gouvernement puisse agir, faire entendre raison à notre direction. Nous aimerions que le gouvernement demande à notre direction de faire un geste. Nous voulons un déroulement de carrière qui soit décent et malheureusement, c'est le point d'achoppement le plus important. Notre employeur nous a dit que nous pourrons partir à notre retraite à tel niveau et nous voulons pouvoir y accéder.

Que faudrait-il pour que la grève s'arrête ?

Il faudrait une proposition que l'on puisse accepter sur notre déroulement de carrière. On a déjà reculé sur beaucoup de propositions, on a dit à notre entreprise qu'on pouvait discuter l'année prochaine sur certaines autres revendications. Depuis une vingtaine d'années, nous sommes en souffrance. Il suffirait d'un geste, d'un appel. Nous pourrions demander à tous les collègues de retourner travailler, mais il faudrait un geste fort. La reconnaissance de notre métier, des déroulements de carrière qui soient en rapport avec nos responsabilités et nos contraintes.

Allez-vous continuer la grève après les vacances si rien n'évolue ?

On ne sait pas encore. Tous les contrôleurs de France nous suivent parce que ce malaise est profond et nos revendications sont légitimes. Notre entreprise n'a pas fait le geste nécessaire pour empêcher cette grève. Nous avons tout tenté de notre côté. Je leur fais confiance, nos dirigeants sont intelligents et j'espère qu'ils vont entendre raison. Nous pouvons discuter de ce week-end du 31 décembre où nous avons un préavis. Nous serons volontaires pour monter à la table des négociations et arrêter cette mascarade.

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