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Covoiturage ou bus : on a essayé de réserver plusieurs trajets pendant la grève à la SNCF (et c'est bien galère)

Avec le mouvement social, les voyageurs se reportent massivement sur l'autocar et le covoiturage. Dans les deux cas, les réservations explosent. Franceinfo a testé plusieurs options de trajets.

Article rédigé par franceinfo
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La grève des cheminots à la SNCF commence le 3 avril 2018 et va durer jusqu'à fin juin. (MAXPPP)

La grève des cheminots ne fait pas que des malheureux. Depuis l'annonce des 36 jours de grève à la SNCF, de nombreux voyageurs se reportent sur l'autocar et les plateformes de covoiturage pour voyager, au point que les réservations explosent. Conséquence : trouver une place dans une voiture ou à bord d'un bus est difficile, et dans certains cas très coûteux.

>> Covoiturage, autocars, stop... On vous explique les alternatives pour vous déplacer pendant la grève à la SNCF

Au sein des trois compagnies de "cars Macron" actives en France, Isilines a vu ses réservations tripler par rapport à la normale. Chez FlixBus, les réservations ont bondi de 60% pour le 3 avril. Même ruée sur les plateformes de covoiturage : BlaBlaCar a constaté "deux fois plus d'inscrits, ces derniers jours, qu'une semaine normale", a déclaré son porte-parole. Face à cette affluence inédite, comment se déplacer ? Franceinfo a testé plusieurs options pour des trajets de courte et longue durée pour le mardi 3 avril. Voici les résultats.

De Noisy-le-Sec à Châtelet : des bus RATP et un covoiturage (très) compliqués

En temps normal, le trajet le plus rapide pour relier ces deux stations est de prendre le RER E direction Haussman-Saint-Lazare jusqu'à Magenta puis reprendre depuis gare du Nord le RER D jusqu'à Châtelet. Mais mardi 3 avril, au premier jour de la mobilisation des cheminots, seuls 30% des trains de la ligne E seront assurés et 14% des trains de la ligne D.

En bus. Les "bus Macron" n'effectuent pas ces courtes distances, mais les bus de la RATP, en revanche, peuvent relier ces deux points. Il faut prendre les bus 105, 96 puis 70. Temps de trajet (hors embouteillages !) : 1 heure et 15 minutes.

En covoiturage. Lundi après-midi, aucun covoiturage n'était proposé pour ce trajet sur Blablacar ou sur Karos. Sur iDVROOM, un service de la SNCF, aucun conducteur ne rejoint précisément ces deux stations, mais certains s'en rapprochent. Un trajet était disponible à 5 heures du matin de Fontenay-sous-Bois (à une heure de marche de Noisy-le-Sec !) jusqu'au boulevard d'Arago, dans le 13e arrondissement de Paris, pour seulement 95 centimes d'euros. Une tarification exceptionnelle, liée à la grève.

De Fontainebleau à la gare du Nord : encore quelques covoiturages possibles

Habituellement, il faut compter un peu plus de 45 minutes pour relier Fontainebleau (Seine-et-Marne) à la gare de Lyon, à Paris. Mais mardi, aucun Transilien de la ligne R ne circulera. 

En bus. Il n'y a pas de bus "Macron" sur ce trajet, ni de bus RATP au départ de Fontainebleau, situé à 60 km du centre de Paris. 

En covoiturage. Plusieurs conducteurs partent de Fontainebleau pour relier la capitale mardi. Peu avant le début de la grève, des voitures étaient toujours disponibles sur Blablacar à partir de 4 heures du matin, et le trajet coûte environ 6 euros.

Sur iDVROOM, dès 4 heures, une conductrice propose de partir de la gare Avon de Fontainebleau, pour s'arrêter dans le quartier La Défense à Puteaux (Hauts-de-Seine) pour cinq euros. D'autres conducteurs partent, eux, de la forêt de Fontainebleau dans la journée et rejoignent Paris intra-muros. Mais une fois arrivé, il vous faudra encore rejoindre la gare du Nord par les transports en commun parisiens.

De Paris à Strasbourg : des bus de nuit... dont certains via la Belgique !

En TGV, il faut compter habituellement environ deux heures pour faire le trajet entre Paris et Strasbourg. Mais mardi, seuls 27% des TGV Est circuleront en raison de la grève. Alors comment s'en sortir ? 

En bus. En Ouibus, le premier autocar encore disponible circule la nuit. Il part à 22h45 mardi de l'aéroport Charles-de-Gaulle et arrive à Strasbourg à 5h45 mercredi. Comptez 65 euros pour ce trajet de sept heures.

Le seul bus Isilines disponible part à 23h45 de la gare de Paris-Gallieni et arrive à 6 heures le mercredi à Strasbourg. Coût unitaire du billet : 69 euros.

En Flixbus, tous les trajets sont complets hormis celui de 14h30, où la place est à 65,80 euros. Mais ne vous réjouissez pas trop vite ! D'abord, le bus part de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle et, surtout, il fait escale à Anvers en Belgique ! Arrivée à Strasbourg ? Mercredi, à 4h25 du matin. Temps de trajet : 13 heures 55.

En covoiturage. D'après nos recherches sur Blablacar, au moins trois conducteurs proposaient un trajet direct Paris-Strasbourg pour mardi à 5h30, 9h30 et 17 heures. Le prix des trajets varie de 38 à 46,50 euros. D'autres conducteurs se rendent à Strasbourg au départ de Chessy, d'Evry ou de Villejuif.

De Toulouse à Montpellier : plusieurs bus et de nombreux covoiturages

Hors période de grève, le moyen le plus simple de relier ces villes est de prendre l'Intercité, le TER ou le TGV, pour un temps de trajet d'un peu plus de deux heures. Mardi, seuls 11% des TVG seront assurés sur ce secteur. Du côté du réseau TER, seuls 6% des trains circuleront.

En bus. Un Ouibus part à 11h30 de Toulouse et arrive à 15h35 à Montpellier. Le trajet coûte 19 euros et dure 4 heures. Quelques places sont encore disponibles. Lundi après-midi, trois trajets directs de trois heures étaient également ouverts avec Flixbus : à 7h45, 10h30 et 13h45. Ils coûtent de 25,90 euros à 29,90 euros.

Un Eurolines part également à 11 heures de Toulouse pour Montpellier. Le trajet coûte 18 euros. Problème : la durée du voyage grimpe à sept heures. 

En covoiturage. Au moins 71 conducteurs proposent un trajet Toulouse-Montpellier sur Blablacar pour une durée d'environ cinq heures et un prix moyen de 20 euros. Lundi, trois conducteurs proposaient leurs services sur covoiturage-libre, pour un prix allant de 10 à 18 euros. Aucun covoiturage n'a en revanche été trouvé sur iDVROOM, qui privilégie les trajets de petite distance.

De Rennes à Saint-Brieuc : des covoiturages toute la journée pour 6 euros

Du côté des TER, seuls 6% des trains et 24% des bus seront assurés mardi.

En bus. Un bus Isilines part à 19h30 de Rennes et arrive à 20h45 à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor). Coût : 5 euros, pour 1h15 de trajet. Plus tôt, un trajet Rennes-Guingamp était disponible sur Flixbus à 9h50 pour Rennes, au prix de cinq euros. Pour relier ensuite Guingamp à Saint-Brieuc (35 km), il faudra prendre un covoiturage ou la ligne 6 du bus local Ti'Bus.

En covoiturage. Sur Blablacar, près de 76 personnes proposaient également le trajet Rennes-Saint-Brieuc, pour environ 6 euros, à quelques heures du début de la grève. Aucun trajet n'est en revanche disponible sur iDVROOM ou covoiturage-libre.

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