Comparée avec ses cheminots à l'Etat islamique, la SNCF poursuit le magazine "VSD" pour injure
Le directeur de la publication de l'hebdomadaire s'en est pris aux grèves des cheminots, qui prennent selon lui "en otage les familles" et "les travailleurs", avant un gros mouvement social annoncé le 5 décembre. "Ils utilisent les salariés en France comme Daesh utilise les femmes et les enfants en boucliers humains en Syrie", écrit-il.
"On ne pouvait pas rester sans réaction face à ces propos odieux". La SNCF a annoncé, mardi 19 novembre, son intention d'engager une action judiciaire pour "injure" à la suite d'un éditorial dans le magazine VSD comparant les grèves dans la compagnie ferroviaire aux pratiques du groupe jihadiste Etat islamique.
Dans un éditorial du dernier numéro de VSD, le directeur de la publication de l'hebdomadaire, Georges Ghosn, s'en prend aux grèves des cheminots, qui prennent selon lui "en otage les familles" et "les travailleurs", avant un gros mouvement social annoncé le 5 décembre. "Ils utilisent les salariés en France comme Daesh utilise les femmes et les enfants en boucliers humains en Syrie", écrit Georges Ghosn. Cette référence au groupe jihadiste Etat islamique est reprise bien en évidence, en rouge et en capitales, dans un intertitre du magazine. La pratique y est cette fois attribuée à "la SNCF" dans son ensemble.
La colère de la CGT
Dénonçant dans un communiqué "cet édito plein de profondeur et tout en mesure", la CGT-Cheminots avait appelé lundi la direction "à réagir et à engager des suites juridiques à ce dénigrement inqualifiable".
"Le droit de grève est un droit acquis de hautes luttes par les salariés de notre pays, il n'entraîne pas la mort, il ne cherche pas la terreur. Il permet d'exprimer des revendications pour la satisfaction desquelles les salariés sacrifient une partie de leur salaire", avait ajouté le premier syndicat de la SNCF.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.