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Mouvement des "gilets jaunes" : les députés de la majorité se disent à "l'écoute des Français"

Face aux appels aux blocages du 17 novembre, les députés La République en marche martèlent le besoin d'être à l'écoute et "d'expliquer aux Français le sens" de la politique sur les carburants. 

Article rédigé par Simon Le Baron
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le bas-relief de la façade de l'Assemblée nationale. (NATHANEL CHARBONNIER / RADIO FRANCE)

L'exécutif tente de calmer la colère des "gilets jaunes", alors que 600 000 rassemblements sont prévus samedi 17 novembre, dans toute la France, pour dénoncer la hausse du prix des carburants. Le Premier ministre, Édouard Philippe, doit annoncer mercredi 14 novembre, des mesures censées atténuer cette augmentation des taxes. Le président de la République, Emmanuel Macron, sera lui à la télévision au 20 heures de TF1 mercredi soir. En attendant, les députés de la majorité, eux, sont convaincus que les explications et la "pédagogie" finiront par convaincre les Français.

Si vous êtes inquiet en politique, je pense qu'il faut faire un autre métier. Notre travail, ce n'est pas d'être inquiet, c'est d'expliquer le sens de notre action.

Jean-Baptiste Djebbari

à franceinfo

Aucun élu ne dira officiellement qu'il craint, même un peu, cette journée de mobilisation. Jean-Baptiste Djebbari assure qu'il sera sur le terrain, samedi 17 novembre, dans sa circonscription de Haute-Vienne. "Et je serai évidemment disponible pour rencontrer les habitants pour leur expliquer la raison de notre politique sur les carburants", explique-t-il.

De la pédagogie, voilà ce qui permettra au gouvernement et à la majorité de s'en sortir sans trop d'égratignures. L'élu des Landes, Lionel Causse, martèle le mot "expliquer", comme s'il avait bien appris la leçon dictée par le chef de groupe des députés La République en marche (LREM) à l'Assemblée nationale, Gilles Le Gendre, qui estime qu'il faut "être absolument à l'écoute" et ouvert "au dialogue avec la population".

Hors micro et caméra, un autre son de cloche

Il faut discuter avec les députés LREM hors micro et caméra pour qu'ils avouent un soupçon d'appréhension. "Le mouvement des gilets jaunes est bien plus dangereux politiquement que les précédents, car il agrège les colères", reconnaît l'un d'eux, anonymement.

Gilles Le Gendre estime que l'exécutif peut faire mieux, "même beaucoup mieux", mais que les Français finiront par comprendre "le bien-fondé" de la politique écologique du gouvernement. Reste à savoir si la pédagogie sera bien utile, face à un sujet, le pouvoir d'achat, aussi inflammable, "irrationnel, passionnel, émotionnel", pour reprendre les mots de plusieurs marcheurs. Mais l'un d'eux veut se rassurer : "Après Benalla, Hulot, Collomb, on a l'habitude des exercices d'équilibristes".

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