Ungersheim, commune modèle de la transition écologique divisée par les "gilets jaunes"
Avant la mobilisation du samedi 17 novembre, franceinfo s'est rendu à Ungersheim, commune alsacienne pionnière de la transition écologique. Dans ce village, l'un des plus écolos de France, la mobilisation contre la hausse du prix de l'essence fait débat.
"Commune en transition écologique", c'est ce qu'on peut lire en arrivant à Ungersheim, village alsacien de 2 200 habitants. Mais à deux jours de la mobilisation des "gilets jaunes" contre la hausse du prix de l'essence, les habitants portent un regard ambivalent sur la mobilisation.
Depuis une quinzaine d'années, un changement radical de politique a été opéré dans le village. C'est par exemple en calèche que se fait le ramassage scolaire. "C'est une idée du maire pour éviter aux parents les trajets", explique David. Employé municipal, il dirige Diabolo, le cheval qui tire le véhicule. "C'est un peu histoire de montrer aux gens qu'il va falloir faire des efforts du côté écologique", poursuit-il. "C'est important parce que si on prend la voiture ça pollue et ça abîme notre planète", renchérit un petit élève, perché dans la calèche.
Le maire d'Uregnsheim, Jean-Claude Mensch, défend un changement d'approche global face aux énergies fossiles. Et ce n'est certainement pas en se mobilisant pour faire baisser le prix de l'essence comme prévu samedi dans toute la france. "Ungersheim s'est engagée depuis les années 2000 dans une démarche qui consiste d'abord à économiser l'énergie, l'essence...tout ce qui est lié au pétrole, détaille l'élu, à un groupe de randonneurs venus des communes voisines pour être sensibilisé à l'écologie. Il faut expliquer clairement que l'essence ce n'est pas l'avenir."
Les "gilets jaunes" c'est très bien, mais je crois qu'il faudrait plutôt un gilet de sauvetage vu l'état de nos écosystèmes qui se dégradent à vitesse grand V
Jean-Claude Mensch, le maire d'Ungersheim
Dans la salle de réception, ses propos font débat. "Je ne suis pas vraiment décidée à y aller, explique l'une des randonneuses. Mais je vais faire un petit truc, mettre quelque chose sur le pare-brise...parce que c'est toujours les mêmes qui paient finalement !" Son village est lui aussi divisé. "Je n'adhère pas totalement à ce mouvement, explique un habitant. Mais c'est toujours pareil, il faut savoir ce qu'on veut : ou on veut se lancer dans l'écologie, ou on veut regarder son porte-monnaie". Un autre est plus désabusé : "Ça sert à rien du tout les gilets jaunes. Le gouvernement a décidé et puis c'est tout. Je resterai chez moi, ça ne sert à rien d'y aller", lâche-t-il, agacé.
Ceux qui n'iront pas manifester pourront, s'ils le souhaitent, participer au festival eco-équitable et bio organisé tout le week-end dans la commune d'Ungersheim. "J'esprèe que beaucoup viendront chez nous en vélo puisque les routes seront bloquées", s'amuse le maire, Jean-Claude Mensch.
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