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"Gilets jaunes" : un député LREM pointe la "réciprocité des mépris" et parle d'une "France fracturée"

Patrick Vignal, député LREM de l'Hérault, a estimé, dimanche sur franceinfo, qu'il "est temps d'avoir un peu d'apaisement des deux côtés" après les violences qui ont émaillées l'acte 8 de la mobilisation des "gilets jaunes".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Patrick Vignal, député LREM de l'Hérault, lors des Questions aux gouvernements à l'Assemblée nationale, le 31 janvier 2017. (LEON TANGUY / MAXPPP)

Près de 50 000 manifestants se sont réunis partout en France, samedi 5 janvier, pour l'acte 8 de la mobilisation des "gilets jaunes". Un huitième samedi émaillé de violences, notamment à Paris, où la porte du ministère du porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a été défoncée. Patrick Vignal, député LREM de l'Hérault, invité dimanche matin sur franceinfo, a estimé que "ce n'est pas avec un grand débat qu'on va régler 40 ans de politique".

franceinfo : Que retenez-vous de cet acte 8 du mouvement des "gilets jaunes" ?

Patrick Vignal : Les mots ont une importance, on est dans une forme de réciprocité des mépris. On a une France divisée, fracturée, dans l'émotion. Je rencontre des gens, pourtant responsables, qui me parlent de théories du complot. Il est temps d'avoir un peu d'apaisement des deux côtés. Les gens sont en colère : ils ne sont pas en colère seulement contre les 18 mois de la présidence d'Emmanuel Macron. Ils ont une telle défiance envers nous, la classe politique... Comment voulez-vous remettre en place un contexte social apaisé avec ces tensions ? Quand je vois ce boxeur tabasser des policiers à terre, je ne suis pas inquiet car la justice va passer et elle sera très sévère. Maintenant, comment redonne-t-on le pouvoir aux citoyens ?

Est-ce que vous pensez que les plus radicaux des manifestants puissent être apaisés par l'organisation du débat national ?

Il y a un problème de confiance. Ce qui me paraît important pour sortir de cette crise-là, c'est que la classe politique redonne cette confiance. Comment peut-on s'inscrire dans un cycle nouveau si vous n'avez pas confiance en moi ? Ce qu'il faut construire pour demain, c'est à la fois cette démocratie représentative que nous incarnons aujourd'hui, mais ce n'est pas avec un grand débat qu'on va régler 40 ans de politique. Pour moi, le grand débat est un acte 1. Il faudra des années. Le vrai débat, c'est de pouvoir apaiser, mais surtout de faire changer les gens qui disent "si on ne casse pas, on n'est pas entendus".

Quelle est la solution ?

On s'est éloignés de la vraie réalité des peurs : c'est le chômage ! Le jour où vous ferez tomber le chômage à 4%, il y aura moins de violences. Les gens veulent participer. Plus on va donner de pouvoir aux gens, plus ils vont se rendre compte que c'est difficile. Il faut être capable de partir de ces ronds-points, qui sont des lieux de fraternité, car la République les a oubliés. Ces gens doivent retourner dans les urnes.

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