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Quatre preuves que l'économie en zone euro se porte (un peu) mieux

Certes, la croissance soutenue et durable n'est pas encore là, mais plusieurs signes indiquent une reprise économique à l'horizon.

Article rédigé par franceinfo
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Pour la première fois en deux ans, le secteur manufacturier a renoué avec la croissance en juillet dans la zone euro, a révélé jeudi 1er août 2013 la société d'informations financières Markit. (FANATIC STUDIO / GETTY IMAGES)

Faut-il s'accorder le droit d'être optimiste sur l'avenir de la zone euro ?  En plein milieu de l'été, plusieurs indicateurs viennent confirmer une légère embellie sur le front économique : activité des entreprises, marchés stabilisés, croissance envisagée et publication de chiffres encourageants (ou en tout cas, moins déprimants). Certes, la reprise demande à être confirmée, mais des raisons d'espérer ont fait leur apparition dans les pages des quotidiens économiques.

Décrivant une "économie qui résiste", le ministre de l'Economie français, Pierre Moscovici, a affirmé mercredi 31 juillet que "nous [étions] sortis de la récession". Invité de RTL, il a annoncé que "2014 devrait être la première année de croissance véritable depuis trois ans". Sur quels indicateurs se base-t-il ? Francetv info revient sur les bonnes nouvelles du côté de la zone euro en général, et de la France en particulier. 

1 La croissance va "moins mal" 

Pour la première fois en deux ans, le secteur manufacturier a renoué avec la croissance en juillet dans la zone euro, a révélé jeudi la société d'informations financières Markit. Son indice PMI, sorte de baromètre de l'état de santé du secteur, s'est inscrit à 50,3 points, selon les dernières données. C'est la première fois qu'il dépasse la barre des 50 points, depuis juillet 2011. Cela signifie que l'activité progresse. Lorsqu'elle se situe sous le seuil des 50 points, on dit qu'elle se contracte. A part l'Espagne, tous les pays de la zone euro ont affiché ces derniers temps de meilleures performances. Ainsi, la France s'est rapprochée du seuil des 50, tandis que les indices Markit pour l'Allemagne et l'Italie sont repassés au-dessus de cette barre. 

Un exemple concret ? Les immatriculations de voitures neuves. Pour la première fois depuis octobre 2011, elles ont connu une progression timide de 0,9% en données brutes en juillet en France. 

"Le troisième trimestre débute sur une note positive pour le secteur manufacturier de la zone euro (...). Cette amélioration (...) devrait stimuler la croissance du PIB au troisième trimestre 2013 et favoriser une sortie de la récession pour la zone euro", a commenté Rob Dobson, chef économiste pour Markit. Pour la France, l'Allemagne et la zone euro, ces résultats laissent espérer une croissance de 0,1 % au troisième trimestre, qui confirmerait la sortie de récession, a indiqué Reuters mercredi.

Conséquence de ce léger mieux, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi 1er août que son principal taux d'intérêt directeur resterait inchangé, à 0,5%, son niveau historiquement le plus bas : "La BCE discutera peut-être de mesures de stimulation supplémentaires mais globalement, la nécessité de telles mesures a diminué ce mois-ci", a estimé Christian Schulz, économiste de la banque Berenberg. 

2 L'emploi : le chômage se stabilise

Il n'a pas baissé, mais il n'a pas augmenté. Tout en restant au niveau record de 12,1%, atteint le mois précédent, le taux de chômage en zone euro a cessé de progresser en juin. Selon l'office européen des statistiques Eurostat, qui a publié ces données mercredi, cela se traduit concrètement par 19,26 millions d'hommes et de femmes au chômage. Soit 24 000 chômeurs de moins que le mois précédent, un recul inédit depuis avril 2011.

Autre petit signe d'amélioration : en Espagne, pays particulièrement frappé par le non-emploi, le niveau a très légèrement reculé en juin, à 26,3% contre 26,4% le mois précédent. Même chose en Italie où il est passé de 12,2% à 12,1% en un mois. Pour Howard Archer, économiste pour IHS Global Insight, c'est "probablement le reflet des signes montrant que l'activité économique en zone euro s'est stabilisée".

Il faut cependant rester mesuré. "Nous doutons que cela marque un retournement de tendance", tempère l'économiste, tandis qu'un porte-parole de la Commission européenne notait que "ces chiffres restent affreusement élevés". Assez élevés pour continuer de menacer la stabilité de la zone euro. 

3 La confiance : entreprises et consommateurs un brin plus optimistes

Même à relativiser, des données comme celle-ci sont bonnes pour le moral. Selon les chiffres de la Commission européenne dévoilés mardi, l’indice de confiance des chefs d’entreprise et des consommateurs dans la zone euro a continué de s’améliorer en juillet, s'inscrivant à 92,5 points, soit une hausse de 1,2 point par rapport à juin. Et ce "grâce à un regain d’optimisme dans tous les secteurs, à l’exception de la construction", explique le site du quotidien économique Les Echos. Il s'agit là du plus haut niveau de l'indice en plus d’un an, qui suit "une amélioration de la tendance observée depuis le mois de mai."

Les Echos soulignent toutefois que la zone euro reste fragile, citant notamment la situation de l’investissement des entreprises, en baisse constante depuis la mi-2012. 

4 Les marchés : de grandes opérations 

Le marché français des fusions et acquisitions a repris de la vigueur en juillet, après de longs mois de léthargie. Il a en effet profité de transactions historiques, tel que le mariage de Publicis et de l'américain Omnicom. Cette fusion doit donner naissance à un nouveau géant mondial de la publicité, avec une capitalisation boursière de 26,5 milliards d'euros. La cession par Vivendi du contrôle de sa filiale d'édition de jeux vidéo Activision Blizzard et l'acquisition d'Invensys par Schneider pour près de 4 milliards d'euros, ont également contribué à redynamiser les marchés. 

Selon les données Thomson Reuters, révélées mercredi, le volume de transactions impliquant une entreprise française s'est envolé à 53 milliards de dollars (40 milliards d'euros) pour le seul mois de juillet, soit un montant près de cinq fois supérieur à celui de juillet 2012 (11,45 milliards de dollars ou 8,6 milliards d'euros). Ainsi, le marché flirte ainsi avec le pic de juillet 2007 et ses 56,56 milliards de dollars de transactions, tout juste avant l'éclatement de la crise financière en Europe.

La fin d'une ère de turbulences ? Pas vraiment. Avec 133 transactions en juillet 2013 contre 258 un an plus tôt et 310 en juillet 2007, le nombre d'opérations reste faible. "Le fait qu'il y ait aujourd'hui quelques opérations emblématiques est une excellente nouvelle parce que la France en manquait cruellement, souligne Patrick Maurel, coprésident du directoire de la banque Leonardo en France. Mais cela ne me semble pas être un gage suffisant pour dire que le marché repart."

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