: Vidéo Réforme des retraites : "Des salariés ont aujourd'hui la rage" face à "l'entêtement du gouvernement", prévient Jean-Claude Mailly, ancien leader FO
"Il y a des salariés qui d'habitude sont calmes et qui aujourd'hui ont la rage, qui ne comprennent pas pourquoi [le gouvernement] s'entête autant", constate lundi 20 mars 2023 sur franceinfo, Jean-Claude Mailly, ancien secrétaire général de Force Ouvrière, alors que la mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit après le recours jeudi par le gouvernement au 49.3 sur son projet de loi. L'ancien leader de FO rappelle que plusieurs journées de mobilisation interprofessionnelle se sont déroulées "dans le calme" depuis fin janvier et que bon nombre de manifestants sont désormais dans "l'incompréhension".
Jean-Claude Mailly rappelle que les syndicats avaient alerté sur le risque d'un durcissement du mouvement, et notamment que "le blocage gouvernemental risquerait de conduire à une situation explosive". Il dénonce, outre "l'entêtement" de l'exécutif, une forme de "déconnexion avec le monde réel". L'ancien patron de Force ouvrière explique que certains militants aujourd'hui, ont en tête le cas des Gilets Jaunes qui "étaient moins nombreux en manifestation, qui ont cassé et qui ont obtenu" des avancées.
"Je dis attention, danger", alerte Jean-Claude Mailly, inquiet des conséquences du recours au 49.3 par l'exécutif. Il considère que cet "outil constitutionnel n'est pas forcément le meilleur outil en termes de démocratie" et qu'il "aurait mieux fallu aller au vote" sur ce sujet. "On arrive à un moment où d'une crise sociale, ça devient une crise politique puis une crise institutionnelle", prévient l'ancien numéro un de FO. Il soutient que le seul "qui peut arrêter les choses" actuellement ", c'est le président de la République".
L'ancien secrétaire général de Force Ouvrière s'adresse donc à Emmanuel Macron, jugeant qu'il "est encore temps de se rattraper". "Qui veut gouverner longtemps ménage ses interlocuteurs", lance Jean-Claude Mailly, qui rappelle que le chef de l'État a "encore quatre ans de mandat". Jean-Claude Mailly veut croire que "même si les motions de censure" déposées contre le gouvernement "sont rejetées, Emmanuel Macron peut toujours être grand seigneur". "Il peut dire 'je suis allé jusqu'au bout, mais on arrête tout et on se remet autour de la table'", estime Jean-Claude Mailly, assumant d'être ici "idéaliste ou utopiste".
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