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Mobilisation contre la réforme des retraites : quelles sont les actions prévues cette semaine ?

L'intersyndicale appelle à une grande journée de mobilisation jeudi 23 mars dans toute la France.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un rassemblement place de la Concorde, à Paris, le 16 mars 2023, pour contester l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution par la Première ministre Elisabeth Borne dans le cadre du projet de loi de réforme des retraites. (VINCENT GERBET / HANS LUCAS / AFP)

La colère ne retombe pas, après l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution par la Première ministre Elisabeth Borne pour faire adopter sans vote le projet de réforme des retraites par l'Assemblée nationale, jeudi 16 mars. Des rassemblements de plusieurs milliers de personnes se sont tenus le soir même et le lendemain, place de la Concorde, à Paris, et dans plusieurs grandes villes de France. Des manifestations ont à nouveau eu lieu dans la capitale comme dans plusieurs autres villes, samedi 18 mars. Dans les transports, les raffineries ou l'éducation, des préavis ont d'ores et déjà été déposés ou se prolongent la semaine prochaine. Voici les mobilisations annoncées et les actions toujours en cours, amenées à se poursuivre.

Des "barrages filtrants" à l'entrée de certains incinérateurs en région parisienne

La mobilisation des éboueurs évolue, au treizième jour de leur grève. Les grévistes des trois sites d'incinération de déchets produits par Paris et une partie de l'Ile-de-France ont mis en place des "barrages filtrants" pour laisser passer des camions de collecte des ordures, a fait savoir samedi une déléguée syndicale à l'AFP, confirmant une information de Libération

Réunis en assemblée générale vendredi, les grévistes ont "reconduit l'action jusqu'à mardi inclus, avec un filtrage des camions" à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) samedi et dimanche, puis à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) lundi et mardi, a déclaré Fatiha Lahrech, déléguée syndicale CGT du site d'Issy-les-Moulineaux.

A Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), le plus gros des trois sites d'incinération du syndicat mixte Syctom, la police est venue vendredi déloger les grévistes sur un des deux garages attenants, avant de se retirer. L'accès à l'usine comme aux deux garages de camions-poubelles est donc toujours bloqué, a constaté l'AFP. 

Une mise à l'arrêt des raffineries annoncée

L'arrêt des installations de la raffinerie TotalEnergies de Normandie, à Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), "a débuté vendredi soir", a déclaré samedi à l'AFP le secrétaire général de la CGT de la plateforme de Normandie, Alexis Antonioli. Cette mise à l'arrêt prendra toutefois plusieurs jours et ne devrait pas provoquer de pénuries de carburant immédiates dans les stations-service.

Selon Eric Sellini, coordinateur syndical CGT, une autre raffinerie, celle de Petroineos, à Lavéra (Bouches-du-Rhône), pourrait également être mise à l'arrêt au plus tard lundi. La raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime) pourrait connaitre le même sort. Selon des informations de franceinfo, la moitié du site est déjà à l'arrêt, faute de pétrole brut à raffiner, en raison d'une grève au dépôt pétrolier du Havre. Jusqu'à présent, les grévistes s'étaient contentés de bloquer les expéditions de carburant, mais les raffineries continuaient à produire.

Entre 20 et 30% des vols annulés à Marseille et Orly, lundi

La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d'annuler 30% de leurs vols à Paris-Orly et 20% à Marseille-Provence lundi 20 mars, en raison du mouvement de grève des contrôleurs aériens contre la réforme des retraites. "En dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir", a prévenu vendredi la DGAC. 

Pour limiter les perturbations du trafic, les dispositions du service minimum seront appliquées dans certains centres en route de la navigation aérienne (CRNA, centres de contrôle aérien) et services de navigation des aéroports. La DGAC invite les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage et à s'informer auprès de leur compagnie aérienne pour connaître l'état de leur vol.

Un appel à la grève pour les épreuves de spécialité du bac, lundi, mardi et mercredi

Dans l'éducation aussi, les appels à "poursuivre la mobilisation" se multiplient. Plusieurs syndicats invitent à une "grève des surveillants lors des épreuves de spécialité du bac", qui se déroulent de lundi à mercredi, a appris franceinfo de source syndicale vendredi. Un appel relayé notamment par le Snes-FSU, principal syndicat du secondaire, FO, SUD et la CGT. Les syndicats rattachés aux centrales CFDT ou Unsa ne sont pas signataires. Le ministre de l'Education a fait savoir qu'il mobiliserait "des surveillants supplémentaires"

Au niveau régional, plusieurs syndicats ont déjà déposé leur préavis de grève pour la semaine prochaine. C'est le cas de l'intersyndicale académique de Bretagne (CGT Educ'action, snFOlc, Snes-FSU Bretagne, SUD Education). Lundi, mardi et/ou mercredi, 536 081 candidats doivent plancher sur deux épreuves, qui comptent pour un tiers des résultats du bac.

De son côté, le leader de la CFDT, Laurent Berger, a appelé dimanche, dans une interview au journal Libération, à "ne pas gêner le bac", soulignant que "pour un jeune en terminale, le mois de mars est un stress total". Son homologue de la CGT, Philippe Martinez, a souhaité, le même jour sur BFMTV, que "les épreuves du bac se passent le mieux possible".

Une journée nationale d'action, jeudi

Les principaux syndicats ont appelé à des "rassemblements locaux de proximité" au cours de ce week-end. Samedi, des manifestations se sont tenues dans plusieurs villes de France, comme à Nantes (Loire-Atlantique), Saint-Etienne (Loire), Albertville (Savoie) ou Paris. L'intersyndicale a également annoncé une neuvième journée de grèves et de manifestations jeudi dans tout le pays. Elle dénonce un passage "en force" d'Emmanuel Macron et d'Elisabeth Borne, fustigeant notamment "la responsabilité que porte l'exécutif dans la crise sociale et politique qui découle" de la décision d'enclencher le 49.3.

Une "journée noire" prévue jeudi dans les transports ferroviaires

A la SNCF, les quatre syndicats représentatifs ont appelé vendredi à "maintenir la grève" reconductible démarrée le 7 mars. La CGT-Cheminots, l'Unsa-Ferroviaire, SUD-Rail et la CFDT-Cheminots invitent également les salariés du rail à "multiplier les actions et initiatives unitaires dès ce week-end dans tous les territoires". Les syndicats ont également appelé "à agir massivement le 23 mars" pour s'opposer à la réforme. Les prévisions pour le début de la semaine prochaine n'ont pas encore été communiquées, mais la SNCF prévoit, lundi 20 mars, un trafic similaire à celui du week-end.

La compagnie prévoit 2 TER sur 3 en moyenne, 4 TGV Inoui et Ouigo sur 5, 3 Intercités de jour sur 5. En revanche, aucun Intercité de nuit ne circulera. 

En Ile-de-France, le trafic sera quasi normal sur le RER A et les lignes H, K, T4, T11 et T13. Sur le RER E et la ligne P, 3 trains sur 4 sont prévus. 2 trains sur 3 circuleront sur le RER C et les lignes J, L et N. Dans la partie nord de la ligne du RER B (gérée par la SNCF), la société prévoit 1 train sur 2 et une interconnexion maintenue à gare du Nord. La ligne U comptera 1 train sur 3. Enfin, 2 trains sur 5 seront opérationnels sur le RER D et la ligne R

La SNCF précise que la circulation restera perturbée mardi 21 mars.

De son côté, la RATP prévoyait ce week-end un trafic normal sur ses réseaux de métro, bus et tramway, ainsi que sur la ligne Orlyval. Mais les Franciliens doivent s'attendre à "une journée noire" dans le métro jeudi, selon FO-RATP, premier syndicat chez les conducteurs.

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