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Réforme des retraites : des syndicats appellent à la grève des surveillants lors des épreuves du bac

Les épreuves de spécialité du baccalauréat 2023 auront lieu de lundi à mercredi prochain.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des lycéens à l'épreuve de philosophie du BAC à La Réunion le 15 juin 2017. (RICHARD BOUHET / AFP)

Plusieurs syndicats de l'Éducation nationale appellent à "poursuivre" la mobilisation, "y compris par la grève des surveillants lors des épreuves de spécialité du baccalauréat qui débutent lundi", a appris franceinfo de source syndicale vendredi 17 mars. Cet appel a été relayé notamment par le SNES-FSU, principal syndicat du secondaire, FO, Sud et la CGT, qui s'apprêtent à déposer un préavis.

Dès jeudi soir, l'intersyndicale a dénoncé "un véritable déni de démocratie", après le recours à l'article 49.3 de la Constitution par le gouvernement pour faire passer la réforme des retraites sans vote à l'Assemblée nationale. Elle continue à "exiger le retrait de cette réforme" et appelle également à des rassemblements syndicaux ce week-end avant la "nouvelle grande journée de manifestations" du jeudi 23 mars.

Au niveau régional, plusieurs syndicats ont déjà déposé leur préavis de grève pour la semaine prochaine. C'est le cas de l'intersyndicale académique de Bretagne (CGT Educ'action, snFOlc, SNES-FSU Bretagne, Sud éducation). Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux vendredi matin, ils affirment avoir déposé un préavis de grève couvrant "la période des examens et des corrections" et réclament le "report des épreuves de spécialité au mois de juin". Ils appellent à la grève, "partout où cela est possible, avant, pendant et après les épreuves écrites de spécialité, les épreuves orales, pratiques et de compétences expérimentales".

Une éventualité anticipée par l'Education nationale

Les syndicats renvoient la responsabilité au gouvernement des éventuelles conséquences sur les examens. Selon eux, l'utilisation du 49.3 fait beaucoup réagir dans les établissements scolaires et ils parlent de "geste brutal", de "déni de démocratie". Le ministère avait anticipé cette éventualité, les chefs d'établissement prévoient toujours plus de personnel que nécessaire pour pallier des absences de dernière minute. Les lycées pourraient donc encaisser quelques professeurs grévistes sans conséquences sur les examens, mais jusqu'à un certain point, bien sûr.

Pas sûr pour autant que la grève soit très suivie : il est difficile pour les enseignants de perturber le bac, qui est une sorte de totem, et pour lequel ils ont beaucoup travaillé depuis le début de l'année. Et la plupart ne veulent pas angoisser leurs élèves plus qu'ils ne le sont déjà.

Des blocages de lycée possibles mais peu probables

Faut-il craindre par ailleurs des blocages devant les centres d'examen par des lycéens ? Les mouvements lycéens sont par nature, assez spontanés, mais pour l'instant les organisations n'appellent pas aux blocages lundi. L'enjeu de l'examen est trop grand. Du côté de l'Education nationale, on affirme que tous les moyens devront être utilisés pour que les épreuves se déroulent, y compris l'intervention de la police. Le ministre de l'Intérieur a d'ailleurs demandé aux préfets de faire particulièrement attention à ces journées de bac.

On verra donc l'ampleur des perturbations la semaine prochaine, mais dès aujourd'hui, des mobilisations sont en cours, notamment dans les universités : des blocages sont recensés dans une quinzaine de sites, selon le décompte du syndicat étudiant L'Alternative, à Paris, mais aussi à Mulhouse, Tours ou encore l'ENS à Lyon, Sciences Po à Grenoble et à Lille.

Mais pour le moment, la mobilisation reste mesurée. Il y a des actions, mais dans les mêmes proportions que ces dernières semaines. Ce qui joue aussi, c'est que certaines universités ont décidé de fermetures administratives, pour éviter les blocages. C'est le cas de Paris 1, à Tolbiac. Des professeurs basculent également les cours en distanciel, avec des modules sur internet, ce qui réduit de fait le nombre d'étudiants sur les campus et atténue la mobilisation, selon les syndicats.

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