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Réforme des retraites : la grève se durcit dans les raffineries, plusieurs sites à l'arrêt

L'annonce samedi par la CGT de la mise à l'arrêt de la plus grande raffinerie de France, le site TotalEnergies de Gonfreville-L'Orcher en Seine-Maritime, marque un durcissement dans le conflit contre la réforme des retraites. franceinfo fait le point sur les sites touchés.
Article rédigé par franceinfo - Lise Roos-Weil
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La reprise TotalEnergies de Donges est à l'arrêt. (photo d'illustration) (OLIVIER LANRIVAIN / MAXPPP)

Depuis presque deux semaines les grévistes, mobilisés contre la réforme des retraites, adoptée sans vote avec le recours au 49.3, bloquent les raffineries et empêchent les expéditions. Désormais, ils décident de passer à une étape supplémentaire en mettant à l'arrêt la production. 

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Dans la plus grande raffinerie de France, celle de TotalEnergie à Gonfreville, les grévistes ont arrêté les machines au fur et à mesure depuis vendredi. D'après la CGT, à partir de lundi 20 mars, il n'y aura plus aucune goutte de carburant produite sur le site.

La production à Lavéra sera arrêtée lundi

La direction de TotalEnergie confirme que dimanche 19 mars, une partie de la raffinerie est déjà à l’arrêt. À Lavéra, dans les Bouches-du-Rhône, la production sera arrêtée lundi après-midi. C'est aussi ce qui se profile à la raffinerie Esso-Exxonmobil de Gravenchon en Seine-Maritime. Selon nos informations, la moitié de la raffinerie est déjà à l'arrêt mais c'est à cause du manque de matières premières : les dockers et les salariés du dépôt du Havre étant en grève, il n'y a par conséquent pas de pétrole brut à raffiner. À Donges, en Loire-Atlantique et à La Mède, dans les Bouches-du-Rhône, la production est aussi à l'arrêt depuis plusieurs semaines, mais c'est à cause de problèmes techniques.

Les grévistes se préparent à une mobilisation longue


Depuis presque deux semaines maintenant, les raffineurs en grève bloquent les expéditions mais comme la production continuait, même à faible intensité, les cuves finissaient par déborder : les grévistes se sont retrouvés plusieurs fois obligés de reprendre, ponctuellement, les expéditions pour vider les bacs. Cette fois-ci, aucun carburant ne devrait sortir des sites concernés.

C'est aussi un symbole fort envoyé par les grévistes car arrêter ces immenses installations industrielles met plusieurs jours et demande beaucoup de travail. "Après ça, on n'est pas prêts de redémarrer la production", assure dimanche Eric Sellini, le coordinateur CGT pour TotalEnergie. Les grévistes se préparent donc à une mobilisation encore longue.

Même si ces grèves reconductibles sont pénalisantes pour les grévistes, "la détermination est forte", ajoute dimanche Cyril Chabanier, président confédéral de la CFTC. "Parce qu'en ce moment pour faire grève et perdre du salaire dans le contexte d'inflation, il faut vraiment que le jeu en vaille la chandelle, affirme le syndicaliste. Au bout d'un moment, face à ce gouvernement qui ne nous entend pas, nous sommes obligés de monter d'un cran."

Pas de pénurie de carburant pour l'instant

Pour le moment, aucune pénurie de carburant ne se profile. D'abord parce que mettre à l'arrêt la production prend plusieurs jours. Ensuite parce qu'il y a encore du stock dans les 200 dépôts de carburant partout en France. D'après René-Jean Souquet-Grumey, qui représente les stations-service chez Mobilians, les réserves permettent de tenir trois mois. Actuellement, toujours selon Mobilians, seuls 4% des stations-service manquent d'un ou de plusieurs carburant. Cela reste très limité. Les pénuries pourraient survenir si un afflux de consommateurs se précipitaient à la pompe pour faire des réserves avec leur bidon de secours.

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