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Retraites : la réforme du gouvernement "est socialement injuste et humainement abjecte", selon Yannick Jadot

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Article rédigé par franceinfo
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Selon Yannick Jadot, Emmanuel Macron n'a pas été élu sur la réforme des retraites : "une partie de l'électorat a voté pour cette réforme des retraites, mais c'est une partie minoritaire, y compris de son électorat de second tour".

La réforme des retraites du gouvernement, qui prévoit un allongement de l'âge légal de départ, "est socialement injuste et humainement abjecte", estime l'eurodéputé Europe Écologie-Les Verts Yannick Jadot, jeudi 5 janvier sur franceinfo. "Cette réforme, pour les plus fragiles d'entre nous, ce sont des années de souffrance en plus au travail, et des années de vie en moins", ajoute-t-il. Le gouvernement la présentera officiellement mardi prochain, le 10 janvier.

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L'ancien candidat à la présidentielle accuse l'exécutif de "calculs macabres". "On dit, au fond : ceux qui ont commencé à travailler le plus tôt, on va voir s'ils vont être en arrêt maladie ou en incapacité. Est-ce qu'ils vont être au RSA [Revenu de solidarité active] ? Est ce qu'ils vont être au chômage ? Est ce qu'ils vont mourir plutôt que le départ à la retraite ?", dénonce-t-il.

"Emmanuel Macron n'a pas été élu pour ça"

Selon lui, le président n'a pas reçu de mandat des Français pour faire cette réforme des retraites. "Emmanuel Macron n'a pas été élu pour ça, une partie de l'électorat a voté pour cette réforme des retraites, mais c'est une partie minoritaire, y compris de son électorat de second tour", assure-t-il. Affirmer l'inverse relève de la "réalité alternative", pour lui.

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Au soir du premier tour de la dernière présidentielle, Emmanuel Macron avait lui-même reconnu qu'un vote pour lui au second tour ne valait pas adhésion à son programme. "J'invite solennellement nos concitoyens, quelle que soit leur sensibilité et quel qu'ait été leur choix au premier tour, à nous rejoindre. Certains le feront pour faire barrage à l'extrême-droite. Et je suis pleinement conscient que cela ne vaudra pas soutien du projet que je porte et je le respecte", avait-il déclaré devant ses soutiens réunis porte de Versailles, à Paris.

Le maintien de l'âge actuel

Très remonté contre la réforme des retraites, Yannick Jadot affirme qu'il s'y opposera dans la rue. "J'irai manifester, et je l'ai toujours dit, avec les syndicats, et c'est la position de mon parti politique", déclare-t-il. En revanche, il ne participera pas à la "marche pour nos retraites" organisée par La France insoumise, le samedi 21 janvier. Sur les retraites, Yannick Jadot n'a pas "changé d'avis". Lors de la dernière présidentielle, il défendait le maintien de l'âge légal actuel, à savoir 62 ans, et plaidait pour qu'"on réintègre la pénibilité, ce qui permettrait à beaucoup de personnes de partir à 60 ans ou avant".

Ce n'était pas la position de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes), écologistes compris, aux dernières législatives. La retraite à 60 ans à taux plein pour tous après quarante annuités de cotisation figurait dans le programme de la coalition de gauche.

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