Retraites : Amnesty International France appelle les forces de l'ordre "à n'utiliser la force que lorsqu'elle est absolument nécessaire" et "de manière proportionnée"
"Nous appelons les forces de l'ordre à n'utiliser la force que lorsqu'elle est absolument nécessaire et de manière strictement proportionnée comme l'exige le droit international", déclare vendredi 24 mars sur franceinfo Fanny Gallois, responsable du programme Libertés chez Amnesty International France, au lendemain d'une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites au cours de laquelle 457 personnes ont été interpellées en France.
Pour Fanny Gallois, les images "que l'on voit énormément circuler sur les réseaux sociaux, dans les médias", sur l'utilisation de "gaz lacrymogènes, de grenades de désencerclement, de matraques... De tout un panel d'armes dites à létalité réduite utilisées pour disperser les manifestants" sont "inquiétantes". "De toute évidence elles sont utilisées de manière abusive y compris sur des manifestants pacifiques, c'est quelque chose qui nous inquiète énormément et sur laquelle nous appelons à la plus grande prudence", ajoute-t-elle.
Placer en garde à vue n'est pas "anodin"
Lors de la précédente journée de mobilisation contre la réforme, Amnesty International France a pu constater "qu'il y avait eu de nombreuses arrestations qui avaient donné lieu à des libérations de manifestants (à 96%), des personnes qui ont donc été relâchés sans charge".
"Est-ce que nous sommes en train - comment pendant les gilets jaunes - d'utiliser des arrestations de manière abusive, sur des fondements qui ne sont pas établis pour dissuader les personnes à retourner manifester et faire peur."
Fanny Gallois, Amnesty International Franceà franceinfo
Selon elle, le fait d'arrêter ou de placer en garde à vue n'est pas "anodin". Elle explique que ce sont "des pratiques qui se basent sur du droit dont nous demandons l'abrogation et les modifications. Un certain nombre de dispositions du Code pénal français sont, selon nous, trop vagues et contraires au droit international et devraient être abrogées".
Enfin, concernant les policiers et gendarmes blessés lors des manifestations et le soutien apporté par Gérald Darmanin et Emmanuel Macron, elle affirme qu'Amnesty "ne nie pas ces violences" et juge qu'il est "tout à fait possible que des policiers victimes de violence se défendent" mais là, selon elle, "ce n'est pas la question". Dans ce contexte de manifestations répétées et de tensions, Amnesty appelle "plutôt à la mise en place de stratégies de dialogue, de désescalade, d'apaisement, plutôt que de répondre par toujours plus de répression".
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