Manifestant frappé au visage à Paris : le policier nie avoir voulu donner un coup de poing
C'est un geste pour lequel une enquête du parquet de Paris, confiée à l'IGPN, a été ouverte. Sur une vidéo datée du lundi 20 mars, un policier assène un coup de poing au visage d'un homme lors d'une manifestation à Paris. Sur ces images, devenues virales, ce manifestant tombe au sol, visiblement assommé. Ces nouveaux faits de violence policière ont conduit Laurent Nunez, le préfet de police de Paris, à effectuer un signalement, le geste lui paraissant "inadapté".
Sur BFMTV, Laurent Nunez a expliqué mardi que le manifestant frappé au visage s'était opposé à l'interpellation d'un autre individu ayant dégradé un kiosque à journaux, visible à droite sur les images. "C'est dans le cadre de cette manœuvre que le coup a été donné", a-t-il affirmé. Dans les secondes qui précèdent le coup de poing, et comme le montre la vidéo, le manifestant est pourtant en train de reculer, quand le policier court vers lui sur plusieurs mètres pour le frapper, avant de faire demi-tour. "Toutes les investigations sont en cours pour savoir si ce coup était adapté", assure le préfet de Paris.
un membre de la #BRAV vient de mettre une droite à un manifestant #ReformeDesRetraites #directAN #greve20mars #manif20mars #Manifestations #MacronDestitution #MotionDeCensureTransPartisane #Borne #Macron pic.twitter.com/PQPn4n6fuG
— Timothée Forget (@xztim_) March 20, 2023
Selon la version des faits de ce policier, dont France Télévisions a eu connaissance, celui-ci nie avoir souhaité donné un coup de poing. Il dit avoir "écarté" ce manifestant "en opposant [son] bras à son corps". Il assure également que l'individu a chuté "en raison de son état alcoolique". Le manifestant au sol ne présentait "pas de trace de blessure" et "s'est relevé rapidement", selon les informations de France Télévisions. Un dernier point que d'autres vidéos semblent confirmer.
>> Une enquête ouverte après la diffusion d'une vidéo montrant un policier frapper un manifestant
Le policier évoque aussi un contexte de fortes tensions. A ce moment-là, la foule est selon lui "très hostile", criant "des chants anti-police". Alors que ses collègues menottent un individu, plusieurs autres manifestants s'approchent, dans le dos des policiers. Parmi eux, l'homme frappé au visage, qui semble selon le policier "totalement ivre", "excité", et donc "imprévisible".
Ce gardien de la paix est membre des Brav-M, des unités d'intervention à moto faisant l'objet de nombreuses critiques. Trois députés de La France insoumise ont d'ailleurs demandé leur dissolution au ministre de l'Intérieur. Le policier auteur de ce coup de poing n'avait jamais été visé par une enquête jusqu'à présent.
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