"Il n'y a plus de pilote à bord" : les macronistes à la recherche de leur président en plein débat sur la réforme des retraites
"Il n'y a plus de pilote à bord", se désole un macroniste. Pas un mot sur les retraites, pas un mot sur l'inflation, "et nous, on se prend les pieds dans le tapis", embraye le même, façon SOS d'un macroniste en détresse. Il faut que le président de la République est plus que discret sur le sujet brûlant des retraites, et pas très proactif sur le sujet de l'inflation.
"Il faut qu'Emmanuel Macron descende dans l'arène, sinon ce sera un quinquennat pour rien, pire que Hollande."
Un macronisteà franceinfo
Plutôt donc que la réforme des retraites, c'est sur le sociétal que le président de la République s'est exprimé, en proposant la constitutionnalisation de l'IVG, et en s'impliquant activement dans le débat sur la fin de vie.
En politique, il s'agit d'une stratégie bien connue : ouvrir des contre-feux. Mais certains dans les rangs macronistes commencent à reprocher ouvertement à Emmanuel Macron de n'être obsédé que par sa quête d'une trace à laisser dans l'Histoire. Une obsession jusqu'à la déconnexion, cinglent certains. Sur la fin de vie, ses changements de position agacent. En septembre, il promet à Line Renaud une évolution de la loi, mais à l'automne, au détour d'un déplacement à Rome, il change de pied et assure au Pape qu'il ne fera pas. Un macroniste se désespère : "sur ce sujet, comme d'autres en ce moment, le président n'a pas de conviction".
L'Élysée, de son côté, répète la même chose depuis des semaines : les retraites ne peuvent pas être "l'alpha et l'omega de l'avenir de la France".
Le "surinvestissement" à l'international agace dans ses rangs
En coulisses, plusieurs conseillers ont donc été priés de se pencher sur une feuille de route post-réforme des retraites, avec notamment l'idée d'une nouvelle loi Travail, "mais tout est naze, personne ne fait de politique autour de lui", se lamente un élu. Si un déplacement à Marseille est bien dans les cartons, aucune date officielle n'a été arrêtée.
Même le "surinvestissement" à l'international du chef de l'Etat agace dans ses propres rangs, alors que c'était jusqu'ici vu comme un atout. Le week-end dernier, juste avant la mobilisation record du 7 mars, une vidéo montre Emmanuel Macron, bière à la main, dans un quartier festif de Kinshasa en fin de tournée africaine. Conclusion cinglante d'un de ses vieux supporters : "Chaque minute, il perd en influence".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.