: Reportage "Avant le paquet de 32 rouleaux, c'était 8 ou 9 euros. Maintenant c'est monté à 14 euros" : le papier toilette lui aussi touché par la hausse des prix
L'inflation n'épargne aucun produit du quotidien. C'est ce qui ressort du "panier franceinfo", mis en place cette semaine en partenariat avec France Bleu et le cabinet Nielsen IQ. Cette augmentation nous poursuit jusqu'au petit coin : +25% sur le tarif du papier toilette. Pourquoi une telle hausse ? Nous avons remonté la chaine de production.
À la sortie de son supermarché, le chariot de Cynthia est bien rempli. Le papier toilette y prend beaucoup de place, et il alourdit son ticket de caisse. "Avant le paquet de 32 rouleaux, c'était 8 ou 9 euros. Maintenant c'est monté à 14 euros. Et puis, il y a moins de rouleaux aussi dedans. Mais bon, on va l'acheter quand même, on en a besoin", constate-t-elle avec un sourire résigné.
>> Inflation : découvrez le prix du panier de courses de franceinfo dans votre département
Si la jeune femme doit payer aussi cher ses rouleaux, c’est en partie à cause des confinements. Pour comprendre, direction l'usine Papeco, fabricant français de papier toilette depuis presque 100 ans. Le site se trouve près de Coutances, dans la Manche. La matière première, ce sont d'énormes cubes de papier recyclé, devenus plus rares ces derniers temps. "Lors des premiers confinements, les bureaux ont été fermés. Peu de bureaux, cela veut dire peu de corbeilles de papier. Les centres de tri également ont été fermés pendant un certain temps, mécaniquement les prix ont augmenté", explique Emmanuel Coulon, qui dirige l'entreprise.
Une production également touchée par le prix du gaz qui explose
Cette hausse des prix du papier se ressent encore aujourd'hui, et désormais il faut y ajouter l'augmentation du coût de l'énergie. Plusieurs machines sont nécessaires à la fabrication du papier. La plus importante est très bruyante mais c'est aussi la plus énergivore de l'entreprise. "Le principe de la machine à papier, c'est qu'on amène une pâte à papier qui contient essentiellement de l'eau. La dernière étape c'est le séchage et donc c'est ça qui va consommer du gaz". Le gaz dont le prix a été multiplié par sept cette année.
Tout le monde s'adapte pour limiter les dépenses, comme Kévin. Aux commandes de la machine depuis six ans, il doit changer ses habitudes. "On coupe certains moteurs, que l'on ne coupait pas forcément avant pour réduire le temps de vapeur en général puisque la vapeur on fait du papier avec. On fait des efforts comme chez nous", indique-t-il, bouchons dans les oreilles près de la machine.
10% de gaz économisés grâce à des contrôles
Des efforts sont aussi effectués au niveau des contrôles. Tom est responsable de la fabrication, mais c’est aussi lui qui est chargé du suivi énergétique de l’entreprise. "Sur chaque site de production, on fait des relevés de compteur électrique et gaz, voir pourquoi on a consommé plus ou moins", détaille-t-il. Grâce à cette surveillance, 10% de gaz ont pu être économisés cette année, mais cela ne permet pas de maintenir les prix à la vente.
Un paquet classique était vendu 8€ avant le Covid-19, il est désormais affiché à 10€50.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.