Habitat : en visite à Marseille deux ans après les effondrements rue d'Aubagne, Emnanuelle Wargon assure que l'Etat va continuer à aider la ville
La ministre déléguée en charge du Logement était en visite jeudi à Marseille pour faire le point sur l'habitat indigne qui ronge la ville, deux ans après l'effondrement de deux immeubles rue d'Aubagne, qui a coûté la vie à huit personnes.
C'est avec un casque de chantier que Michèle Rubirola, la maire de Marseille (Bouches-du-Rhône), accueille Emmanuelle Wargon, ministre déléguée en charge du Logement. Ensemble, elles passent le grillage qui barre la moitié de la rue d'Aubagne et s'arrêtent face à ce trou béant. C'est tout ce qui reste des deux immeubles effondrés, où huit personnes avaient perdu la vie le 5 novembre 2018. Depuis ce drame, 4 300 personnes ont été évacuées et 437 immeubles ont été placés sous le coup d'un arrêté de péril grave et imminent.
Ce trou béant, Virginie le voit tous les jours. Elle est propriétaire d'un appartement juste en face, et décide d'interpeller la ministre : "Quand est-ce qu'on s'occupe enfin de nous et des propriétaires occupants ? On est coincés là, on ne peut ni vendre ni louer !"
J'ai vécu une année à l'hôtel suite aux effondrements et là, j'ai réintégré une zone qui est devenue une sorte de ghetto. J'ai peur le soir ici.
Virginie, une habitante de la rue d'Aubagneà franceinfo
Mais la ministre Emmanuelle Wargon n'échangera pas avec les habitants : quelques heures plus tôt, elle a reçu des associations et affirme que l'Etat va continuer à aider la Ville. "Ma priorité, c'est d'abord d'accompagner toutes les personnes qui sont évacuées et de leur permettre d'avoir de nouveau un accès au logement, explique-t-elle. Ensuite, avec la maire de Marseille, nous voulons développer plus de logements abordables, du logement social en particulier."
L'Etat investit dans le logement
Emmanuelle Wargon indique que l'Etat investit dans la réhabilitation d'immeubles en mauvais état : "On en a vu un au 74, rue d'Aubagne. L'Etat le rénove à 100%. On investit aussi dans une très grosse opération qui va porter sur 10 000 logements. On met les moyens pour qu'on puisse faire face à ce sujet qui avait été finalement relativement peu traité dans la période précédente et qu'on prend à bras le corps."
La nouvelle municipalité le sait, il y a encore beaucoup à faire. "Des relogements, il y en aura encore, des évacuations, il y en aura encore, déplore Patrick Amico, adjoint en charge du logement. Les immeubles en péril, on en trouve beaucoup encore. Donc, on aura nécessairement à amplifier des dispositifs de mise à l'abri, de mises en sécurité et d'accompagnement de relogement des populations. Pour ça, on doit vraiment s'appuyer sur les services de l'Etat pour pas mal de choses, mais aussi sur la métropole, voire sur le département."
De son côté, la mairie de Marseille, a réattribué 20 millions d'euros à la lutte contre l'habitat indigne lors du vote du budget 2020. L'enveloppe doit permettre d'avancer les frais de rénovation des propriétés privées et de restaurer les immeubles qui appartiennent à la Ville.
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