: Reportage Réforme des retraites : "Il génère de la colère extême", dénoncent des manifestants déçus par Emmanuel Macron
Serrée avec ses amies dans la foule mobilisée contre la réforme des retraites mardi 31 janvier à Paris, Adèle ressasse ce douloureux mois d'avril 2022, le second tour de la présidentielle. "On se disait entre nous 'je vais me vomir dessus tellement ça me dégoûte d’aller voter Macron'", se souvient Adèle, la boule toujours au ventre.
Alors, quand le président revendique que la réforme a été, par sa réélection, "démocratiquement présentée et validée", elle bondit : "C’est un peu le côté mégalo. Maintenant, que j’y suis, vous ne pourrez pas me bouger".
"On l’a mis là parce qu’on n’avait pas le choix et maintenant, il s’en sert contre nous."
Adèle, une manifestante de gaucheà franceinfo
Pour Judith, Emmanuel Macron instrumentalise la présidentielle. "Ils étaient 25% à peine à voter pour lui au premier tour. Ce n’est absolument pas une légitimité démocratique qui lui permet d’aller à l’encontre de… Combien on est aujourd’hui, en France ?", appuie-t-elle en désignant les manifestants autour d’elle. La mobilisation a rassemblé entre 1,272 million et 2,8 millions de personnes mardi, selon les chiffres donnés respectivement par la police et les syndicats, un record pour un début de mobilisation depuis près de 30 ans.
Appuyée sur une rambarde, Anne aussi est amère. "Je me sens trahie, lâche-t-elle dépitée. Ne pas prendre en compte son autre électorat de gauche. Lui-même avait dit ‘ça m’oblige’ et il n’en a rien fait. Au contraire ! Il a continué exactement comme avant".
Pour Didier, c'est fini, le contrat est rompu. Il ne fera plus barrage. "Je n’ai jamais eu de sentiment aussi extrême vis-à-vis de Sarkozy… Mais lui, ce qu’il génère, c’est de la colère extrême, de l’amertume". En partageant cette colère dans la rue, ces déçus dressent un autre barrage, cette fois contre le gouvernement.
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