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Salon de l'agriculture : la présidente de la FNSEA "regrette" que le ministre Nicolas Hulot "ne vienne pas"

Christiane Lambert, présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), a regretté, dimanche sur franceinfo, l'absence du ministre de la Transition écologique au Salon international de l'agriculture.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Christiane Lambert, la présidente par intérim de la FNSEA, à Orléans, en février 2017.  (ERIC MALOT / MAXPPP)

Au lendemain de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a regretté, dimanche 25 février, sur franceinfo que le ministre de la transition ecologique, Nicolas Hulot, "ne vienne pas sur ce salon". Selon elle, de nombreux agriculteurs sont "engagés dans des pratiques beaucoup plus respectueuses de l'environnement."

franceinfo : "Il ne faut pas opposer l'écologie à l'agriculture" dit Nicolas Hulot. Partagez-vous ce point de vue ?

Christiane Lambert : Bien-sûr je le partage. Les agriculteurs sont engagés dans des pratiques beaucoup plus respectueuses de l'environnement depuis quelques années déjà et ceci est méconnu. Nous avons rencontré monsieur Hulot à plusieurs reprises, nous lui avons fait part de tous les travaux qui sont engagés dans tous les territoires français et les départements d'Outre-mer. Il commence à mesurer le travail fait. Je regrette toutefois qu'il ne vienne pas sur ce salon de l'Agriculture pour voir ce que nous faisons, de ses yeux et rencontrer les agriculteurs qui ont déjà mis en place beaucoup de pratiques favorables pour concilier l'agriculture et l'environnement.

Mais le bio ne représente que 8% des exploitations en France. N'est-ce pas trop peu ?

Le bio c'est 8% mais à côté de l'agriculture biologique, beaucoup d'agriculteurs ont des pratiques tout à fait durables et raisonnées. Il n'y a pas que l'agriculture biologique qui respecte l'environnement. Beaucoup d'agriculteurs sont engagés pour réduire l'utilisation des engrais, des produits phytosanitaires, pour récupérer les eaux, donc c'est trop simpliste et caricatural de dire que seulement l'agriculture biologique est vertueuse. Ici sur ce salon il se dit d'autres choses.

Comment peut-on investir et innover pour le bio quand on gagne 350 euros par mois comme certains agriculteurs ?

L'encouragement vient essentiellement du débouché que donne le marché. Aujourd'hui les français sont attachés à connaître l'origine des produits et leur mode de production. Certains produits aujourd'hui voient leur consommation de 12, 13 ou 14%, c'est le cas notamment des oeufs, du lait et de certaines viandes. Les consommateurs soutiennent l'agriculture biologique et tous les signes officiels de qualité. Et le prix bien-sûr est quelque chose de déterminant donc les distributeurs sont attendus aujourd'hui pour contractualiser sur de longues durées avec des prix garantis. Se convertir en agriculture biologique est un choix compliqué, technique, qui nécesssite beaucoup de changements dans une exploitation.

Que propose la FNSEA pour réduire les produits phytosanitaires dans les exploitations ?

Lundi (26 février ndlr) à 10h nous avons une conférence de presse avec 35 partenaires de la profession agricole, le monde de la recherche, le monde du conseil technique, les constructeurs et les semanciers qui vont nous aider à trouver des solutions pour avoir des cultures moins dépendantes des produits phytosanitaires. Par exemple, des robots pour désherber mécaniquement au lieu d'utiliser des herbicides. Nous faisons cette proposition que nous appelons le "contrat de solution", pour une trajectoire de progrets pour la protection des plantes. Nous voulons aussi développer le bio-contrôle, c'est à dire utiliser des insectes auxiliaires au lieu d'utiliser des insecticides, tout ça pour montrer que les agriculteurs sont vraiment en mouvement. Il faut dire très fort que les agriculteurs sont au travail, qu'ils ne sont pas inertes. Plus la recherche avancera vite, plus nous serons en capacité de substituer certains produits qui posent problème aujourd'hui.

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