L'agriculture bio s'interroge sur ses perspectives d'avenir
Les 9es Assises nationales de l'agriculture biologique ouvrent lundi à Paris. Dans un contexte porteur pour le secteur, les professionnels réfléchissent aux stratégies futures pour développer le marché des produits bio.
A l'occasion de l'ouverture des 9es Assises de la bio, lundi 14 novembre à Paris, il est beaucoup question du succès de l'agriculture biologique, mais aussi du développement des filières et des perspectives d'avenir. Le marché français des produits bio a fait un bond de 20% depuis le début de l’année 2016, un record, après une année 2015 déjà florissante, la croissance était cette année-là de 15%.
Un marché qui crée des emplois
Le secteur n'est plus une niche, il est un marché à part entière, confirme Didier Perréol, président de l'Agence bio, structure chargée de développer et de faire la promotion de l’agriculture biologique en France : "Le marché a atteint sept milliards d’euros de chiffre d'affaires et l'objectif pour 2021, c'est de dépasser les dix milliards d'euros." Aujourd'hui, près de 6% de la surface agricole utile française est cultivée en bio, l'objectif en 2021 est d'atteindre 10%. "Il ne faut pas oublier que l'agriculture bio créé 1 000 emplois chaque année en France", ajoute Didier Perréol.
Une percée en grande surface
98% des Français disent reconnaître l'étiquette "agriculture bio", sans toujours savoir ce que cela recouvre vraiment. Florent Guhl, le directeur de l'Agence bio, donne quelques précisions : "Un des avantages de la production en agriculture biologique, c'est de ne pas avoir de pesticides. C'est aussi une production locale, qui respecte la terre et le travail des agriculteurs." En d'autres termes, l'agriculture bio assure aux producteurs un revenu décent, contrairement à l'agriculture plus "traditionnelle".
Certains s'inquiètent donc de la percée du bio dans la grande distribution, où les relations commerciales sont souvent tendues. Les méthodes peuvent paraître aux antipodes de celles prônées dans le bio, mais Florent Guhl se veut optimiste : "La grande distribution permet à des consommateurs de découvrir les produits issus de l'agriculture biologique, comme le lait, les œufs."
Un quart des œufs achetés en grande-surface sont bio, donc on a une marge très importante de progrès, grâce aux distributeurs aussi.
Les professsionnels de l'agriculture biologique sont prêts à se mobiliser pour que le passage à une exploitation bio soit rémunérateur pour les producteurs, les transformateurs. La solution serait de réussir à contractualiser les relations entre producteurs bio et distributeurs. Un contrat qui inscrirait, noir sur blanc, les droits et les devoirs de chacun. L'Agence bio y travaille.
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