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Le brief éco. Agriculture : 21 fermes bio s’installent chaque jour en France

En pleine crise de l’agriculture, le bio se porte bien. Les chiffres le prouvent mois après mois et le premier semestre 2016 n’a pas dérogé à la règle.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Ferme bio à Bernières-le-Patry dans le Calvados. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

L’Agence bio a publié mardi 20 septembre une étude sur le développement de l'agriculture biologique en France. L’Agence bio est la structure chargée de développer et de faire la promotion de l’agriculture biologique en France. Sur les six premiers mois de l’année, les ventes de produits biologiques ont progressé de 20%. Le marché a atteint sept milliards d’euros. On est passé de trois à sept milliards en seulement cinq ans

Une croissance logique qui suit celle des distributeurs : ils sont près de 4 000 aujourd’hui dans l’hexagone. C’est la course à l’échalote… bio, évidemment. C’est à l’enseigne qui sera la plus imaginative, jusqu’à racheter des sites internet spécialisés. Casino, par exemple, dispose de sa propre chaîne, Naturalia. Entre 70% et 75% des consommateurs bio achètent aujourd’hui en hyper et supermarchés.

En amont, est-ce que la production arrive à suivre ?

L’enseignement le plus intéressant de cette étude publiée par l’Agence bio concerne la croissance rapide du nombre d’exploitations. Au premier semestre il s’est ouvert 21 fermes bio par jour. Et il n’y a aucune raison que ce rythme ralentisse.

Plusieurs explications : les cours ne fluctuent pas en fonction des marchés mondiaux ; le bio assure une garantie, une meilleure rentabilité et un meilleur profit aux agriculteurs et éleveurs, qui travaillent essentiellement en circuit court (pas d’intermédiaires qui s’engraissent au passage)...

Les producteurs de lait figurent en tête de gondole. Près de 45% de rémunérations en plus au cœur de la crise : le lait bio est payé 450 euros la tonne au producteur contre environ 250 euros pour le lait conventionnel. Le principe est identique pour la viande.

Vu les avantages, pourquoi n’y-a-t-il pas plus d’exploitants bio ?

La France compte aujourd’hui 32 000 exploitations converties à l’agriculture ou à l’élevage biologique, et la barre du million et demi d’hectares consacrés est en passe d’être franchie.

Mais pour être certifié bio, il faut mettre les terres en jachère pendant au moins trois ans, le temps d'épurer les sols d'éventuels résidus chimiques. Certains ne veulent pas – ou ne peuvent – franchir le pas.

Le consommateur n’est pas dupe : meilleure qualité, meilleur goût, volonté de contourner les systèmes existants, même s’il est plus cher, le bio séduit. Jusque dans des foyers modestes qui font des arbitrages budgétaires : on achète moins de hi-fi ou d’objets connectés pour consacrer une part plus importante du budget familial à la nourriture saine.

Demeure la question des labels.  Demeter,  AB, Nature et progrès, la tentation pourrait être grande d’alléger le cahier des charges pour intégrer dans le bio de plus en plus de produits présentés comme tels. La question des normes est une vigilance permanente pour les associations de consommateurs.

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