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Huile de palme : "La France fait sourire par sa tentation à rajouter ceintures et bretelles à toute réglementation"

Treize raffineries et dépôts de carburants sont le théâtre de manifestations par les agriculteurs à l'appel de la FNSEA, en opposition à l'importation d'huile de palme en France.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une plantation de palmiers à huile en Idonésie (ADEK BERRY / AFP)

De l'huile de palme va être importée cet été à la raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), en vertu d'un accord signé entre le groupe Total et le gouvernement précédent. Une situation qui provoque la colère de la FNSEA : les militants du syndicat agricole manifestaient devant 13 dépôts de carburants en France lundi 11 juin. À La Mède, un blocage a été finalement levé lundi à la mi-journée.

Sur franceinfo, le député européen Michel Dantin a dénoncé l'hypocrisie de l'État français. "Ce qui est paradoxal dans la position du gouvernement français, c’est qu’il est le premier à combattre la déforestation dans les accords internationaux, or on sait bien que la production d’huile de palme est la cause de la déforestation", a-t-il déploré.

"La France fait sourire en Europe par sa tentation naturelle à rajouter ceintures et bretelles à toute réglementation" a ajouté Michel Dantin, membre de la commission agriculture au Parlement européen. Celui-ci se trouve face à un "blocage" car "la France en particulier s'oppose à la non-introduction de l'huile de palme en Europe", a expliqué Michel Dantin.

L'accord entre Total et le gouvernement "n'existe pas"

Rigoureusement opposés à l'accord entre Total et le gouvernement, les agriculteurs en contestent même l'existence. "Nous travaillons sur le sujet depuis trois ans, et à aucun moment l'un des ministres, ni Ségolène Royal ni Nicolas Hulot, ne nous a dit qu'un tel accord avait été passé", a affirmé Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes "Les Amis de la Terre".

Jérémy Decerle, président du syndicat des Jeunes Agriculteurs, a également dénoncé "l'incohérence du gouvernement", qui "demande aux agriculteurs de monter en gamme durant les États généraux de l'alimentation et, en même temps, continue à importer des produits qui ne respectent pas les standards de production française".

La réglementation française sur l'importation n'est aujourd'hui pas assez forte, trompe le consommateur et enterre l'agriculture

Jérémy Decerle

franceinfo

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