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Arrêté anti-pesticides : "J’invite tous les maires de France à prendre le même arrêté", lance le maire de Langouët

Emmanuel Macron a assuré vendredi soutenir "les intentions" du maire breton qui a pris un arrêté anti-pesticides sur sa commune, tout en rappelant qu'il fallait respecter la loi.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Daniel Cueff, maire de Langouët (Ile-et-Vilaine), le 22 août devant le tribunal administratif de Rennes. (SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP)

"J’invite tous les maires de France à prendre le même arrêté", a lancé sur franceinfo vendredi 23 août le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), au lendemain de sa convocation devant le tribunal administratif de Rennes et alors que le chef de l’État a assuré soutenir "les intentions" de Daniel Cueff qui a pris un arrêté pour interdire l’usage de pesticides à moins de 150 mètres de toute habitation. Emmanuel Macron a, en parallèle, rappelé la nécessité de respecter la loi.

"Ce que dit le président c’est que j’ai en même temps raison et en même temps tort", a expliqué Daniel Cueff, "je n’ai pas compétence à interdire les pesticides sur ma commune, mais j’ai une compétence fondamentale donnée par la Constitution et par les lois européennes, qui est de protéger les habitants de ma commune contre les pesticides de synthèse", affirme-t-il.

franceinfo : Comment interprétez-vous la réaction du chef de l'État ?

Daniel CueffCe qu'a dit le président c’est que j’ai en même temps raison et en même temps tort. Il a indiqué deux choses qui sont extrêmement importantes. D'abord, il a dépêché madame la préfète pour trouver des solutions sur ma commune. Deuxième bonne nouvelle, il a dit qu’il voulait aller très vite. Je pense que la seule solution pour aller très vite, c’est que le tribunal administratif de Rennes constate que j’ai pris un arrêté qui n’est pas illégal et qui est dû à une carence de l’État à agir en la circonstance.

Depuis 2009, le Parlement européen à l’unanimité des membres de l’Union européenne a voté une directive glyphosate et pesticide demandant à ce que, dans chaque législation nationale, soit retranscrit le droit européen. La France ne le fait pas. Ce que je défends, c'est que face à une carence manifeste de l’État, je suis obligé de respecter la Constitution française et je prends en lieu et place les arrêtés qu’auraient dû prendre l’État. Le principe de précaution est inscrit dans la Constitution française et s’applique dans la commune. Dans notre village, les gens ont pris conscience qu’ils respiraient malgré eux, des pesticides de synthèse et ils ne sont plus d’accord.

Votre combat est-il sur la bonne voix ?

J’invite vraiment tous les maires de France à prendre le même arrêté. Il y a une sorte d’urgence à prendre des décisions au niveau du gouvernement et comme le président de la République a dit lui-même qu’il fallait faire vite, nous allons l’aider par nos actions sur le terrain à aller très vite. Je n’ai aucune raison de mettre en doute ses intentions. Il faut créer des zones de distance pour épandre les pesticides parce que les gens respirent ces produits qui se retrouvent dans leurs organismes.

Les élus locaux peuvent être en avance sur les lois qui régissent le pays ?

On est au courant de toutes ces victimes de pesticides, y compris parmi les agriculteurs. Leur sécurité sociale, la MSA, reconnaît aujourd’hui comme maladies professionnelles, les cancers dus aux pesticides. Je suis très content de l’intervention de monsieur Macron quand il a dit qu'il avait donné des consignes à madame la préfète pour qu'on expérimente un certain nombre de choses sur ma commune. Avec les agriculteurs, nous allons trouver des solutions pour cultiver sur les 150 mètres autour des habitations. C’est ce qu’on appelle une distance d’éloignement des pesticides. Je n’ai pas compétence à interdire les pesticides dans ma commune, mais j’ai une compétence fondamentale donnée par la Constitution et par les lois européennes, qui est de protéger les habitants de ma commune contre les pesticides de synthèse.

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