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Croissance, déficit : Bruxelles doute des prévisions de la France

La Commission européenne prévoit une réduction du déficit et une croissance plus faibles que celles prévues par le gouvernement, selon des chiffres dévoilés lundi.

Article rédigé par franceinfo - avec François Beaudonnet
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La Commission européenne a publié lundi 5 mai 2014 ses prévisions pour 2014 et 2015. (MAXPPP)

La Commission européenne se montre moins optimiste que François Hollande et Manuel Valls. Dans ses dernières prévisions publiées lundi 5 mai, l'institution prévoit notamment un déficit français en 2014 et 2015 supérieur aux 3% du PIB imposés par l'UE, contrairement à ce qu'a affirmé Manuel Valls le 23 avril. Francetv info fait le point sur ces annonces.

Un déficit au-dessus de l'objectif des 3% 

L’engagement de la France de ramener son déficit sous la barre des 3% du PIB d’ici la fin 2015 paraît difficilement tenable. Le programme de stabilité du gouvernement ne suffit pas à convaincre la Commission européenne. Bruxelles prévoit un déficit de 3,9% en 2014 et 3,4% en 2015, contre 3,8% et 3% promis par la France.

Malgré le scepticisme de nombre d'experts et observateurs, le Premier ministre avait réaffirmé l'objectif des 3 % mercredi 23 avril. "Il en va de la crédibilité de la France de respecter nos engagements", avait déclaré Manuel Valls sur France Inter. "C'est l'objectif et il faut l'atteindre, pas uniquement pour respecter nos engagements européens mais parce qu'il en va des marges de manœuvre [du pays]." 

Les prévisions de Bruxelles peuvent être considérées comme encourageantes pour l'exécutif, puisque jusqu'à présent, l'institution tablait sur un déficit de 3,9% en 2015. Cette amélioration est le résultat du plan de rigueur de 50 milliards d'euros exposé par le gouvernement. Même si la Commission n'a pas pu prendre en compte toutes les économies, elle a intégré dans ses calculs le pacte de responsabilité, avec un allègement des cotisations patronales de 30 milliards d'euros.

Une croissance plus timorée

Sur la croissance, Bruxelles se montre là-aussi un peu moins optimiste que le gouvernement français. Elle table sur un taux de croissance de 1% pour 2014 (une prévision identique à celle la France) et de 1,5% pour 2015 (contre 1,7% prévu par Bercy).

Une augmentation du chômage en 2014

La Commission estime également que le chômage ne devrait pas baisser avant 2015. Elle prévoit une légère hausse du chômage avec un taux de 10,4% pour 2014 (soit une augmentation de 0,1% par rapport à 2013). L'inversion de la courbe promise un temps par le gouvernement devra sans doute attendre 2015, où le chômage pourrait redescendre à 10,2% de la population active.

La Commission peut cependant se tromper dans ses chiffres, comme le montre le site économique La Tribune. Ainsi, pour 2012, Bruxelles prévoyait un déficit de 4,5% pour la France, et celui-ci a finalement atteint 4,8%. A l'inverse, la Commission tablait sur un déficit de 6,7% pour le Royaume-Uni, et il ne s'est élevé "qu'à" 6,1%.

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