Salon de l'agriculture : Emmanuel Macron annule le débat prévu samedi après le désistement des principaux syndicats
"Ils avaient voulu un 'débat' ouvert. Ils en demandent aujourd'hui l'annulation. Dont acte." Le président de la République a annoncé, dans un message publié vendredi 23 février sur X, que la discussion prévue avec des représentants du secteur agricole en ouverture du Salon de l'agriculture, samedi, n'aura pas lieu. "J'inviterai [samedi] matin tous les syndicats agricoles avant l'ouverture officielle du Salon. Je serai là pour l'ouvrir et irai au contact de tous ceux qui veulent échanger comme je le fais chaque année", a toutefois précisé Emmanuel Macron.
Le chef de l'Etat avait proposé jeudi un "grand débat" au Salon de l'agriculture avec les syndicats agricoles, des agro-industriels et des associations écologistes, dont Les Soulèvements de la Terre. Mais l'invitation de ce collectif a provoqué la colère des agriculteurs. La FNSEA, les Jeunes Agriculteurs, mais aussi le groupe E. Leclerc (pour la grande distribution), avaient ainsi annoncé un peu plus tôt vendredi qu'ils ne prendraient pas part à ce débat.
"Bonne nouvelle" pour les uns, "dommage" pour les autres
"C'est une très bonne nouvelle", a salué sur franceinfo le vice-président de la FNSEA, Luc Smessaert. "Nous n'avions pas besoin de cette provocation supplémentaire. Il fallait revenir à la raison. Si le président de la République retrouve du bon sens, ça peut aider à ramener de l'apaisement", a-t-il réagi. "Nous n'avions pas besoin d'un grand débat type 'gilets jaunes'. On a besoin d'un président de la République qui nous soutienne et qui vienne annoncer une loi d'orientation agricole", a-t-il pousuivi, fustigeant à nouveau les militants écologistes du collectif des Soulèvements de la Terre, dont la présence au débat avait pourtant été exclue dès jeudi soir. "On doit discuter avec tout le monde, mais nous ne pouvons tout de même pas discuter avec des extrémistes, des gens qui sont aujourd'hui des détracteurs de notre agriculture française."
Du côté des associations environnementales, comme à la Fondation pour la nature et l'homme (FNH), on estime à l'inverse que l'absence de débat "est dommage". Ils avaient "plusieurs thématiques très importantes" à porter, comme "la promotion de l'agriculture biologique, l'enjeu de la rémunération, l'enjeu des mesures miroirs et de l'élevage durable qui auraient pu être abordés demain [samedi]", a regretté Thomas Uthayakumar, directeur des programmes de l'association et ingénieur agronome de formation. "Malheureusement, on n'aura pas l'opportunité de débattre des vrais sujets sur la crise agricole", a-t-il déploré sur franceinfo.
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