Grand débat au Salon de l'agriculture : la FNSEA refuse "pour l'instant" d'y participer et dénonce "une provocation inacceptable"
Hervé Lapie, secrétaire général de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), agriculteur dans la Marne, a affirmé vendredi 23 février que son syndicat refusait "pour l'instant" de participer au grand débat proposé par Emmanuel Macron samedi au Salon de l'agriculture. Le chef de l'Etat a proposé jeudi un grand débat au Salon de l'agriculture avec syndicats agricoles, des agro-industriels, des associations écologistes, dont l'association les Soulèvements de la terre. L'invitation de cette dernière a provoqué la colère des agriculteurs.
"Je ne sais pas si le président de la République s'amuse à diviser le monde agricole. Inviter un collectif dont la dissolution a été demandée par ce gouvernement, pour nous, c'est une provocation inacceptable pour les agriculteurs", a-t-il réagi. L'Elysée a finalement retiré les Soulèvements de la terre de la liste des invités. Pour Hervé Lapie, en invitant Les Soulèvements de la Terre au grand débat, le mal est déjà fait : "La provocation du monde agricole a été à son comble. Les agriculteurs ne comprendraient pas qu'on puisse y participer."
"Pas d'action syndicale au moment du Salon"
La FNSEA organise ce vendredi un bureau exceptionnel à la veille du Salon de l'agriculture pour convenir de l'attitude du syndicat. Hervé Lapie, se veut rassurant : "Depuis quatre mois, on a fait la démonstration qu'on était en capacité d'organiser des actions syndicales respectables, responsables, déterminées, qui respectent les biens et les personnes. On attend une vraie réponse du président de la République", a-t-il expliqué. "Notre objectif reste le même, c'est que le Salon se tienne pour que chacun des citoyens et des consommateurs puisse voir la ferme France dans sa plus belle des vitrines", a-t-il ajouté.
Pour l'instant, la FNSEA "n'a pas prévu d'action syndicale au moment du Salon". Plusieurs cortèges d’agriculteurs en colère sont prévus dans la capitale la veille de l’ouverture du Salon de l’agriculture, pour un point d'orgue Porte de Versailles. Mais il n'exclut rien : "On verra bien en fonction de ce qui se passe pendant le Salon", a-t-il précisé. "L'objectif, c'est que ça se passe le mieux possible pour tous ceux qui exposent."
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