"Ça ne suffira pas" : les agriculteurs en colère ne sont pas satisfaits des premières mesures obtenues par les préfectures
À l'approche du Salon de l'agriculture, qui s'annonce tendu, Gabriel Attal prend les devants pour éviter les débordements. Il doit annoncer mercredi 21 février de nouvelles mesures pour calmer la colère des agriculteurs, et faire le point sur le "mois de la simplification", avec des réunions entre préfets et syndicats agricoles lancées fin janvier. Elles ont déjà abouti à la modification de 63 arrêtés, qui concernent souvent des problématiques locales et pointues, selon le ministère de l'Agriculture.
Par exemple, celle à la préfecture de Haute-Garonne à Toulouse, il y a un mois : la FDSEA se réjouissait d'avoir été entendue, car des règles plus contraignantes qu'ailleurs en France ont été assouplies sur l'emploi du feu, le brûlage des déchets verts ou les plantations d'arbres autour de cours d'eau. Des arrêtés simplifiés également dans le Puy-de-Dôme sur l'usage de l'eau, ou bien sur les prélèvements de sangliers dans le Var. Quant au préfet de la Somme, il communique notamment sur des simplifications autour de l'arrachage de haies, déjà actées avant les manifestations d'agriculteurs.
En Normandie, on met en avant "127 mesures de simplification identifiées à l’échelle régionale" d'ores et déjà engagées, comme le régime d'autorisation individuelle préalable qui évolue au profit d'une mesure réglementaire générale avec information simple par les exploitants utilisant la dérogation pour l'épandage dans l'Orne, la Manche et la Seine-Maritime, ou encore la modification de l’arrêté de brûlage permettant de brûler des branches d'un diamètre supérieur à 7 centimètres pour prendre en compte les effets de la tempête Ciaran dans la Manche.
2 500 propositions remontées par les préfectures
En effet, les agriculteurs sont mitigés face à ces avancées qu'ils considèrent comme insuffisantes. Une liste à la Prévert, qui ne réjouit pas Frédéric Ferrand, cultivateur en Haute-Saône : "Je pense que ces réunions témoignent d'une bonne volonté", explique ce membre de la Coordination rurale, qui a participé à une réunion à la préfecture du Doubs. "Quand je mesure la colère dans les campagnes, ça ne suffira pas", ajoute-t-il, sans cacher son pessimisme.
Car les demandes sont énormes : 2 500 propositions remontées par les préfectures depuis le 26 janvier, selon le ministère de l'Agriculture. Et certains s'impatientent, comme Antoine Jean de la Confédération Paysanne dans le Nord. "La demande des paysans aujourd'hui, c'est d'accéder à un revenu correct ! Ce n'est pas en bougeant les virgules sur des normes qu'on accède à un revenu correct", affirme-t-il. D'après lui, les mesures nationales sur le gazole non routier, par exemple, ne sont pas satisfaisantes pour l'instant.
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