Colère des agriculteurs : comment le gouvernement veut "détendre tout le monde" à quelques jours du Salon de l'agriculture
Alors qu'Emmanuel Macron ouvrira le Salon de l'agriculture, samedi 24 février, quinze jours après les annonces de Gabriel Attal, le chef de l'Etat continue de recevoir les syndicats agricoles. Il s'entretient mardi 20 février, avec la FNSEA et les Jeunes agriculteurs. Tout l'enjeu est de montrer que les promesses faites commencent à se réaliser.
"Faire retomber la pression", c'est ce à quoi l'exécutif va s'employer toute la semaine avec cet entretien, certes classique en amont du Salon de l'agriculture entre Emmanuel Macron et les syndicats. Et avec de nouvelles annonces à venir aussi. Mais attention : il n'y aura pas plus d'argent, mais bien de nouvelles mesures. Elles seront détaillées, mercredi, par Gabriel Attal et le ministre Marc Fesneau.
"Se faire engueuler, ça fait partie du contrat"
Parmi les axes abordés : la présentation du projet de loi sur l'agriculture - projet reporté et qui sera élargi -, des précisions sur le plan Ecophyto avec un nouvel indicateur, ainsi que de nouvelles mesures de simplification, alors que les préfets ont fait, ces derniers jours, plus de 2 000 remontées de terrain.
Le gouvernement est, une nouvelle fois, obligé de répéter aussi qu'il a déjà agi, alors que sur le terrain des manifestations ont toujours lieu dans plusieurs régions. Un déplacement d'Emmanuel Macron sur les sujets agricoles est également évoqué juste avant le début du Salon de l'agriculture. "L'objectif, explique un conseiller, c'est que les syndicats puissent dire à leur base qu'ils ont obtenu de nouvelles avancées pour détendre tout le monde". Car le Salon de l'agriculture risque d'être agité, même si au sein de l'exécutif, on minimise : "Se faire engueuler, ça fait partie du contrat", juge un conseiller.
Privilégier des échanges plus directs avec les agriculteurs
Si Emmanuel Macron est habitué aux échanges houleux lors de ses visites fleuves auprès des agriculteurs, cette année, contexte oblige, l'hypothèse d'une visite un peu différente est née : un parcours un peu raccourci dans les allées pour privilégier des échanges plus directs avec des agriculteurs, par exemple dans un format type "grand débat".
Quant à Gabriel Attal, le moment de sa venue est encore en train d'être décidé alors que le patron du Rassemblement national, Jordan Bardella s'y rendra dès dimanche. "Une chose est sûre : on ne peut pas laisser le champ libre au RN trop longtemps", prévient un de ses proches, quitte à jouer le duel avec le RN. C'est aussi un des enjeux de ce salon, à moins de quatre mois des élections européennes.
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