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Les militants et électeurs socialistes "doivent ouvrir les yeux" sur la République en Marche, avertit Patrick Kanner

Pour le sénateur socialiste Patrick Kanner, la République en Marche "est un parti de droite", dont doivent s'éloigner tous les militants socialistes qui ont voté Emmanuel Macron en 2022 dans une logique de vote utile. 

Article rédigé par franceinfo
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Le sénateur français du Parti socialiste (PS) Patrick Kanner, pendant une réunion pour célébrer la fin de la session du groupe des sénateurs avant les vacances d'été, à la Questure du Sénat, à Paris, le 17 juillet 2019. (THOMAS SAMSON / AFP)

Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat, a appelé ce dimanche les militants socialistes "qui ont adhéré à La République en marche" à "retrouver le chemin de leurs valeurs". Dans une tribune publiée dans le JDD, il les invite aussi à rejeter le "faux progressisme". Pour Patrick Kanner, sur franceinfo ce dimanche soir, aucun doute : la République en Marche "est un parti de droite".

"Je m'adresse aux militants mais aussi aux électeurs socialistes qui ont fait la victoire d'Emmanuel Macron en 2017, beaucoup en sont revenus mais l'ont encore, y compris pour une question de vote utile, soutenu en 2022. La question, c'est d'ouvrir les yeux", a-t-il insisté. Selon lui, "le progressisme avec la politique du gouvernement, c'est non".

"Micro-mesures" et "politique de gribouille"

D'après Patrick Kanner, les mesures sociales prises par le gouvernement, comme la suppression de la taxe d'habitation ou encore le reste à charge zéro pour les lunettes et les prothèses dentaires, "sont des micro-mesures". "Quand vous supprimez ces recettes du budget de l'Etat, à un moment, il faudra faire les comptes", assure le sénateur PS. D'après lui, "cette politique de gribouille" consiste à agiter le spectre du déficit et de la dette publique. La suppression de ces impôts, selon ses calculs, "ce sont plus de 30 milliards d'euros qui vont manquer dans les caisses de l'Etat et pendant ce temps, l'Education nationale va mal, l'hôpital public et la sécurité vont mal et il faudra un rééquilibrage".

L'ancien ministre de François Hollande assure qu'il ne plaide pas pour "des impôts systématiques", mais d'après lui les plus aisés, "ménages comme entreprises", ne sont pas assez mis à contribution. "La semaine prochaine, les deux groupes parlementaires socialistes vont travailler et déposer une proposition de loi à caractère référendaire pour que les Français puissent décider sur cette fameuse taxe sur les super profits", a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron "pire sur le plan libéral que Valéry Giscard d'Estaing"

Patrick Kanner insiste, Emmanuel Macron n'est pas un social-démocrate mais a été finalement pire sur le plan libéral "qu'un Valéry Giscard d'Estaing". Selon lui, les réformes de la retraite et de l'assurance chômage vont aggraver la situation "des 9 millions de pauvres" que compte la France. Faire passer la retraite à 65 ans consiste à "faire payer toujours les mêmes sur les grands équilibres financiers", a-t-il conclu.

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