Le Boeing 737 MAX, un avion qui a déjà subi des crashs et des avaries à répétition

La porte qui s'est arrachée en plein vol sur un 737 MAX 9, vendredi aux Etats-Unis, s'inscrit dans une longue liste d'incidents majeurs pour l'avionneur américain, notamment marquée par deux crashs aériens qui ont fait près de 350 morts.
Article rédigé par franceinfo
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Un Boeing 737 MAX 9 de la compagnie Alaska Airlines est bloqué à une porte d'embarquement de l'aéroport international de Seattle-Tacoma, à Washington (Etats-Unis), le 6 janvier 2024. (STEPHEN BRASHEAR / GETTY IMAGES / AFP)

Des accidents meurtriers, des erreurs de conception, des problèmes divers et variés d'inspection et de formation... C'est peu dire que la vie des avions 737 MAX de Boeing est chaotique depuis leur mise en circulation. Dernier exemple en date, vendredi 5 janvier aux Etats-Unis, lorsqu'une porte d'un 737 MAX 9 (ou 737-9) s'est arrachée en plein vol, alors que l'appareil se trouvait à près de 5 000 mètres d'altitude. L'avion vedette du constructeur aéronautique américain Boeing est-il maudit ? Franceinfo revient sur les épisodes marquants de cette série noire depuis un peu plus de cinq ans.

Octobre 2018 : un crash en Indonésie fait 189 morts

Deux ans et neuf mois. C'est le temps qui s'est écoulé entre le premier vol d'un Boeing 737 MAX, le 29 janvier 2016, et le premier crash mortel de l'un de ses modèles, le 29 octobre 2018. Ce jour là, l'accident, qui s'est produit treize minutes après le décollage, a fait 189 morts. Le vol, censé relier Jakarta à Pangkal Pinang, était assuré par la compagnie indonésienne à bas coût Lion Air. 

L'enquête a révélé que le crash était dû à une défaillance dans un logiciel de commandes de vol, le système anti-décrochage MCAS. Malgré les efforts des pilotes pour le désactiver, le logiciel a mis l'avion en piqué, après avoir reçu des informations erronées des deux sondes d'incidence AOA. Autre raison avancée par les enquêteurs indonésiens : la formation inadaptée du pilote. 

Mars 2019 : un crash en Ethiopie fait 157 morts

Moins de six mois plus tard, une nouvelle tragédie survient. Le 10 mars 2019, un Boeing 737 MAX 8 de la compagnie Ethiopian Airlines en provenance d'Addis-Abeba (Ethiopie) et à destination de Nairobi (Kenya) s'écrase, tuant les 157 personnes présentes à bord. La cause de l'incident est identique à celle d'octobre 2018, ce qui amplifie encore la polémique.

A la suite de ce crash, l'autorité chinoise de l'aviation ordonne l'immobilisation au sol des 737 MAX. Elle est suivie par des régulateurs du monde entier, dont le régulateur américain de l'aviation (FAA). Ces modèles de l'avionneur américain doivent subir une modification du logiciel MCAS, pour éviter qu'un nouveau drame ne se produise. Deux autres prérequis : le repositionnement de certains câbles et une nouvelle formation des pilotes. Il faut quasiment deux ans avant que les 737 MAX ne soient remis en service, le 9 décembre 2020. La compagnie brésilienne low cost Gol est la première dans le monde à faire voler à nouveau ces appareils.

Depuis 2021 : des problèmes persistants de fabrication et d'inspection

Un an plus tard, la FAA repère un potentiel problème électrique dans le cockpit lors d'un contrôle de routine. Il incite donc Boeing à demander à seize compagnies d'immobiliser leurs 737 MAX. Un peu plus de cent appareils sont affectés, selon la FAA.

Plus récemment, Boeing a dû ralentir ses livraisons à cause de problèmes sur le fuselage, en particulier sur la cloison étanche arrière de l'appareil. En décembre, le constructeur a demandé aux compagnies aériennes propriétaires de 737 MAX de faire des vérifications à cause d'un risque de "boulon desserré" sur le système de contrôle du gouvernail. La FAA explique que Boeing a agi parce qu'un opérateur international a découvert un boulon sans son écrou, en menant une opération routinière de maintenance. 

 Janvier 2024 : une porte arrachée en plein vol

Dernier incident en date, que les 177 personnes à bord de l'avion d'Alaska Airlines ne sont pas près d'oublier : le vol 1282 a décollé de l'aéroport international de Portland (Oregon) vendredi, avant de faire demi-tour "après que l'équipage a signalé un problème de pressurisation", selon la FAA. Une porte s'est ouverte et s'est détachée du fuselage du 737-9 à près de 5 000 mètres d'altitude, faisant quelques blessés légers. Selon le National Transportation Safety Board (NTSB), l'agence américaine chargée de la sécurité des transports, personne n'était heureusement assis aux deux places à côté de la cloison qui s'est envolée. "Nous avons beaucoup, beaucoup de chance que cela ne se soit pas terminé de façon plus tragique", a déclaré à la presse la présidente de la NTSB, lors d'une conférence de presse. 

Après cet incident extrêmement rare, la FAA a "exigé des inspections immédiates de certains Boeing 737 MAX 9 avant qu'ils ne puissent reprendre le vol", ce qui concerne 171 avions dans le monde, a-t-elle précisé sur X. En conséquence, les compagnies aériennes et les organismes de sécurité du monde entier ont immobilisé certains Boeing 737 MAX9 dans l'attente d'inspections, et des dizaines de vols ont été annulés. 

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