Purge en Turquie : Erdogan invite les Occidentaux à "se mêler de leurs affaires"
Le président turc, critiqué pour les purges en cours, a répliqué vivement.
Recep Tayyip Erdogan n'a cure des critiques des responsables européens inquiets des purges en cours. Dans un discours prononcé depuis son palais présidentiel d'Ankara vendredi 29 juillet, dans la soirée, le président turc a conseillé aux Occidentaux de "se mêler de leurs affaires".
"Ces pays dont les leaders ne sont pas inquiets pour la démocratie turque, ni pour la vie de nos citoyens et leur avenir alors qu'ils sont tellement préoccupés par le sort des putschistes, ne peuvent pas être nos amis", a-t-il lancé. Il a regretté que quasiment aucun haut responsable européen ne soit venu en Turquie après le coup avorté.
18 000 gardes à vue
Signe de la tension avec l'UE, le président de la Commission Jean-Claude Juncker a estimé que l'accord entre l'UE et la Turquie pour freiner l'afflux de réfugiés en Europe occidentale risquait de capoter. Un général américain de haut rang s'était également inquiété d'un éventuel impact des purges dans l'armée sur la coopération avec la Turquie dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).
Près de la moitié des généraux de l'armée turque ont été limogés après le putsch raté et des centaines d'officiers remplacés. La Turquie a emprisonné 17 journalistes qu'elle accuse de liens avec "une organisation terroriste", une décision controversée. Plus de 18 000 personnes ont été placées en garde à vue à un moment ou à un autre au cours des deux dernières semaines. Environ 10 000 d'entre elles font maintenant l'objet de poursuites et ont été placées en détention préventive.
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