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Turquie : plus de 18 000 personnes placées en détention depuis le coup d'Etat raté

Le régime du président Recep Tayyip Erdogan a mené de nombreuses purges depuis le putsch manqué du 15 juillet touchant, notamment, de plein fouet les fonctionnaires.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Un soldat suspecté d'avoir participé au putsch est arrêté à Izmir, en Turquie, le 16 juillet 2016. (EVREN ATALAY / ANADOLU AGENCY / AFP)

Plus de 18 000 personnes ont été placées en détention depuis le putsch manqué du 15 juillet annonce, vendredi 29 juillet, le ministre de l'Intérieur turc, Efkan Ala, sur la chaîne de télévision publique TRT Haber. Sur ce total, 9 677 ont été officiellement arrêtées et attendent de passer en jugement. Le ministre ajoute que les passeports de près de 50 000 personnes ont été confisqués à la suite du putsch manqué.

Le nombre d'employés du secteur public limogés depuis le putsch avorté dépasse désormais les 66 000, dont 43 000 dans l'enseignement, rapporte l'agence de presse officielle Anatolie. Le ministère du Travail affirme, quant à lui, enquêter sur les agissements de 1 300 de ses agents possiblement impliqués dans le putsch.

Ces purges ont lieu alors que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, accuse les partisans de Fethullah Gülen d'avoir infiltré, entre autres, le réseau d'établissements scolaires, les organismes de charité et les entreprises, afin de créer un "Etat parallèle" dont le but est de prendre le contrôle du pays. Les Etats-Unis et l'Union européenne ont déjà fait part de leur inquiétude face à l'ampleur des purges.

Erdogan cible les Etats-Unis

Le ministre des Affaires étrangères turc a cherché à balayer ces inquiétudes, vendredi, en jugeant que l'armée turque sortirait renforcée une fois "nettoyée" de ses éléments gülénistes. Autre critique émanant de Washington, le département d'Etat s'est dit "profondément préoccupé" par les arrestations de journalistes lancées depuis le début de la semaine en Turquie. Mevlut Cavusoglu a répondu que les personnes interpellées dans les médias n'étaient pas "de vrais journalistes"

Recep Tayyip Erdogan a également rejeté avec véhémence, vendredi, les critiques occidentales contre les purges en cours au sein de l'armée et d'autres institutions dans la foulée du putsch manqué du 15 juillet, laissant entendre que certains, aux Etats-Unis, se rangeaient du côté des conspirateurs.

"Au lieu de remercier notre pays pour avoir repoussé une tentative de putsch, vous prenez le parti des comploteurs. Le putschiste est déjà dans votre pays", a accusé le chef de l'Etat en faisant allusion à Gülen, qui nie toute implication dans le coup de force et vit en exil en Pennsylvanie.

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