Syrie : une loi votée pour permettre à Assad de se représenter à la présidentielle
Le Parlement syrien a aboli la suprématie du parti Baas au pouvoir depuis un demi-siècle. Une loi qui empêche de fait les figures de l'opposition en exil de se présenter.
La voie semble toute tracée pour l'actuel président syrien. Le Parlement syrien a voté une loi qui exclut de facto une participation de l'opposition en exil à la prochaine présidentielle et ouvre la voie à une réélection du président Bachar Al-Assad, à la veille du troisième anniversaire de la guerre en Syrie. Confronté à une rébellion qui veut sa chute, le chef de l'Etat syrien n'a pas encore officiellement annoncé son intention de briguer un troisième mandat mais il a affirmé en janvier qu'il y avait de "fortes chances" qu'il le fasse.
Jeudi 13 mars, le Parlement syrien a approuvé une loi électorale qui abolit la suprématie du parti Baas au pouvoir depuis un demi-siècle, et permet en théorie à plusieurs candidats de se présenter. Mais cette loi empêche les figures de l'opposition en exil de se présenter, car chaque candidat doit "avoir vécu en Syrie pendant une période de 10 ans de manière continue au moment de présenter sa candidature". Or la Coalition de l'opposition, dont le départ d'Assad est la principale revendication, est installée à Istanbul (Turquie).
146 000 morts en trois ans, selon une ONG
Aucune date n'a été annoncée pour le scrutin présidentiel, mais les électeurs doivent être convoqués entre 60 et 90 jours avant la fin du mandat de Bachar Al-Assad, qui tombe le 17 juillet. L'élection se tiendra dans un pays saigné à blanc par la guerre et rongé par une crise humanitaire inouïe. Aucun des protagonistes ne semble avoir les moyens de l'emporter.
Signe que le régime continue à reprendre du terrain, l'armée est entrée vendredi 14 mars dans la ville de Yabroud, un des principaux bastions rebelles dans la province de Damas, selon une source militaire. En trois ans, plus de 146 000 personnes sont mortes, selon une ONG proche de l'opposition. Plus de neuf millions de personnes ont été contraintes à la fuite, soit la plus importante population de déplacés au monde, d'après l'ONU.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.