Crise humanitaire, opposition minée… Où en est la Syrie ?
Le processus de destruction des armes chimiques est en bonne voie. Mais c'est bien le seul signe encourageant, plus de deux ans et demi après le début du conflit.
L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques doit révéler, mardi 17 décembre, les modalités de la destruction de l'arsenal chimique syrien, prévue d'ici au 30 juin prochain. Acceptée par le régime de Bachar Al-Assad après des menaces américaines de frappes punitives, cette opération devrait débuter avec les éléments les plus dangereux de l'arsenal. Ces derniers quitteront le port syrien de Lattaquié avant le 31 décembre et une partie sera détruite en mer par un navire spécialisé américain.
Mais cette issue positive au processus de désarmement est loin de signifier la résolution du conflit syrien. Sur le terrain, après plus de deux ans et demi de violences et plus de 126 000 morts, la situation est plus que jamais préoccupante. Francetv info vous résume l'état du conflit.
L'opposition minée par les jihadistes
Reconnue et soutenue par la France, la Coalition nationale syrienne est en perte de vitesse face aux islamistes et aux jihadistes. Son bras armé, l'Armée syrienne libre (ASL), est menacé par des groupes jihadistes, qui, tout en combattant le régime, se sont engagés dans des luttes contre les autres rebelles. En septembre, treize groupes rebelles liés à l'ASL avaient quitté son giron pour rejoindre les jihadistes du Front Al-Nosra.
L'ASL a subi un nouveau revers, jeudi. Après que des combattants islamistes se furent emparés d'un passage clé à la frontière turque, ainsi que d'installations et de dépôts d'armes de l'ASL, Washington et Londres ont annoncé la suspension de leurs aides non létales (gilets pare-balles, lunettes à visée nocturne, véhicules, moyens de communication, etc.), raconte Le Figaro. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a toutefois indiqué dimanche que cette aide pourrait être rétablie "très rapidement".
Le régime regagne du terrain
Le nombre de réfugiés explose
En fin de semaine dernière, une tempête de neige a frappé de plein fouet des centaines de milliers de réfugiés ayant fui le conflit en Syrie, aggravant un peu plus leur situation. Dans le même temps, Amnesty International a accusé, vendredi, les pays européens d'ériger une "forteresse" pour se protéger des réfugiés syriens, qu'ils ne sont prêts à accueillir qu'en "nombre pitoyablement bas".
Depuis la promesse de François Hollande d'accueillir 500 réfugiés syriens, aucun n'est arrivé sur le territoire. #lenteur
— Amnesty France (@amnestyfrance) 13 Décembre 2013
La conférence de paix déjà condamnée ?
Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a reconnu, samedi 14 décembre, que l'opposition modérée syrienne était "en grave difficulté". Il a exprimé des "doutes" et s'est dit "assez pessimiste" sur les chances de la conférence de paix Genève 2, où une trentaine de ministres représentant les grandes puissances et des pays du Proche-Orient doivent lancer, le 22 janvier, des négociations entre le gouvernement de Bachar Al-Assad et l'opposition syrienne.
L'opposition réclame que la conférence aboutisse au départ de Bachar Al-Assad, ce que refuse le régime, qui veut des "négociations sans conditions préalables". Une chose est sûre : le conflit syrien est déjà passé au second plan à Genève. Victime de la concurrence du Salon international de la haute horlogerie, selon RFI, la conférence Genève 2 se tiendra finalement de l'autre côté du lac Léman, à Montreux.
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